RD Congo : Censés préparer leur retrait, les rebelles du M23 toujours à l’offensive

27/02/2023 mis à jour: 16:13
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Les rebelles du M23 à l'arrière d'un véhicule, en train de quitter la zone de la ville de Kibumba, dans l'est de la RDC

Les rebelles du M23, censés amorcer le 28 février un retrait de leurs positions selon un nouveau calendrier adopté il y a dix jours à Addis-Abeba, se sont emparés hier de villages supplémentaires dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes.

Par ailleurs, trois enfants ont été tués et cinq autres blessés en fin de semaine par les explosions d’engins abandonnés sur les champs de bataille entre ces rebelles et l’armée congolaise. Selon des habitants, les combats se sont intensifiés dans le Masisi, territoire du nord-ouest de Goma, où le M23 s’était emparé jeudi de la cité de Mushaki, à une trentaine de kilomètres de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Le M23 contrôle Mushaki-Centre «mais n’a pas avancé (...) car nous sommes là», a assuré une source militaire. Plus au nord dans le même territoire, vers Mweso, «les rebelles ont pris le contrôle (des villages) de Busumba, Gashungo, Rugongwe», a décrit un responsable administratif. «Il y a eu des combats... Plusieurs collines sont dans les mains du M23. La population s’enfuit», a témoigné un représentant de la société civile.

La rébellion majoritairement tutsi du M23, restée en sommeil pendant près de dix ans, a repris les armes fin 2021 et s’est emparée depuis de vastes pans de territoire du Nord-Kivu. Kinshasa accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l’ONU, bien que Kigali s’en défende. Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées, sans succès jusqu’à présent.

Un mini-sommet organisé en novembre à Luanda avait notamment ordonné un retrait du M23 de ses positions, ce qui n’a pas eu lieu. Le 17 février à Addis-Abeba, les dirigeants d’Afrique de l’Est ont adopté un nouveau calendrier, prévoyant un «retrait de tous les groupes armés» d’ici le 30 mars. Samedi soir devant la presse, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a détaillé les étapes de ce retrait échelonné sur 30 jours. «La première phase commence le 28 février, c’est-à-dire mardi», a-t-il souligné.

Les explosions d’engins dont ont été victimes des enfants ont eu lieu dans le Rutshuru, au nord de Goma. Vendredi, six enfants cherchaient du bois à Rangira, quand ils ont trouvé un obus non explosé, a expliqué Ambroise Byamungu, secrétaire de la localité. Ils ont «commencé à jouer» avec l’engin, qui a explosé. Un enfant est mort, les cinq autres ont été blessés et sont toujours hospitalisés.

Le lendemain, à une soixantaine de kilomètres de là, deux enfants qui gardaient des chèvres près d’une ancienne position de l’armée, vers Bambo, ont trouvé une grenade. «Pensant que c’était un avocat, ils l’ont ramassée», a indiqué une source hospitalière. La grenade a explosé, les deux enfants sont morts.

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