A Biskra, il n’est pas rare de voir des collecteurs clandestins de bouteilles et d’emballages en plastique et de matières ferreuses et métalliques, telles que le cuivre et l’aluminium, s’adonner à une fouille anarchique des tas d’ordures ménagères constellant ça et là les quartiers populaires et les cités d’habitation.
Munis d’un vélo surchargé de sacs, d’une charrette rudimentaire ou d’une camionnette, quand ce n’est pas d’une vieille Peugeot 404 bâchée, ceux-ci sillonnent la ville pour ramasser ces matières de récupération afin de les revendre à des transformateurs et des industriels et ainsi soutirer quelques dividendes.
A en croire sa recrudescence, cette activité informelle de tri des déchets urbains par des cohortes d’intervenants est lucrative, mais il n’en demeure pas moins qu’elle est répréhensible à plus d’un titre, relève-t-on. En sus de fixer la triste image d’Algériens fouillant les poubelles pour subsister à leurs besoins, le passage de ceux-ci n’est pas sans conséquence sur l’environnement et la propreté des lieux.
Rendant le travail des éboueurs encore plus pénible qu’il ne l’est, des sacs d’ordures sont éventrés, crevés et éparpillés après que les sous-produits recherchés en aient été extirpés par ces agents de tri des ordures furtifs agissant dès la nuit tombée. Pour mettre un terme à ce phénomène de la fouille et de trituration des ordures ménagères et le transport des déchets et des matières récupérés, Tarek Djoudi, le président de la l’APC de Biskra, a émis dernièrement un arrêté municipal interdisant catégoriquement ces activités.
Rappelant les textes de loi encadrant le ramassage, le tri et la collecte des déchets ménagers et celles assurant le respect de l’environnement urbain et rural sur tout le territoire de la commune de Biskra, ce document stipule que la fouille des bacs à ordures et la détérioration des sacs de poubelles en vue d’en extraire des éléments solides sont strictement illégales et que les contrevenants à cette décision sont passibles de poursuites judiciaires avec la saisie et la mise en fourrière systématique des moyens, outils et véhicules utilisés pour cette besogne informelle.
L’édile de Biskra a chargé le SG des affaires municipales de médiatiser cet arrêté via tous les canaux légaux et les services de la sûreté et de la Gendarmerie nationale à en appliquer les termes et à faire preuve de fermeté «afin d’éradiquer ce phénomène du paysage urbain de la Reine des Ziban», est-il précisé.
A noter que les industriels ayant besoin de plastique, de papier ou d’aluminium issus des canettes usagées lesquels sont extraits des déchets urbains ont l’alternative de s’adresser à Sokara-Net qui gère le centre de tri des déchets ménagers de Loutaya mis en service au mois de juillet «au lieu de stipendier des jeunes astreints à la fouille des ordures pour alimenter leurs unités de transformation en matières premières via des grossistes attitrés», s’indigne-t-on.