Connue pour la production abondante de raisin de table, la wilaya de Boumerdès dispose enfin d’un marché saisonnier de vente de ce fruit. Réclamé depuis des lustres par les viticulteurs de la région, ce marché a été ouvert officiellement jeudi en présence du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations.
Cette initiative «vise principalement à préserver le pouvoir d'achat des citoyens et à protéger les agriculteurs tout en contribuant à l'exportation de l’excès de la production et à la création d’une dynamique de développement dans toute la région environnante», a indiqué Tayeb Zitouni.
Longeant la RN12, le marché en question s’étend sur une superficie de 2 ha, ce qui le rend facilement accessible. Concédé il y a quinze jours à un privé pour un montant de 11 millions de centimes, ce dernier a fini de se désister, laissant sa gestion à l’APC, laquelle a fixé le prix d’entrée à 1500 DA/camion.
Attendu depuis des années, ce marché permet désormais aux producteurs locaux de faire de longs déplacements pour pouvoir écouler leurs récoltes. «Notre wilaya compte 7639 viticulteurs et assure 57% des besoins nationaux en raisin de table. Auparavant, il y avait ceux qui partaient jusqu’à Chelghoum Laid pour vendre leur raisin», a indiqué un responsable à la direction des services agricoles.
Contrairement à l’année passée, la récolte cette fois est bonne. «On s’attend à une production de plus de 4,5 millions de quintaux», dira notre interlocuteur, ajoutant que plus de 30% des terres agricoles de la région sont couvertes de vignobles.
Une superficie qui ne cesse d’augmenter, passant de 5199 ha en l’an 2000 à 18 494 ha en 2022, a-t-on appris. Lors de sa visite, le ministre a précisé que des marchés identiques seront créés dans d’autres wilayas, afin de lutter contre la spéculation et réduire la chaîne d’intervenants dans le vente de certains produits locaux.
L’objectif, selon lui, est de créer des espaces commerciaux ou de surfaces spécialisées dans un produit spécifique à travers le pays, afin de permettre aux producteurs de vendre directement aux consommateurs. Le ministre a souligné que des marchés ont été créés dans cette optique récemment à Mila pour la vente de l’ail, à Ouargla et Biskra pour la vente de dattes et un autre à El Oued pour la commercialisation de la pomme de terre et de la tomate.
Abordant le volet exportation, il a annoncé que d’importantes quantités de concentré de tomate seront exportées cette année alors que ce produit était importé. Son département s’attelle également, a-t-il ajouté, à «réglementer le marché des dattes en vue de mettre un terme aux spéculateurs essaimant la filière», en exportant ce produit selon des méthodes garantissant l’intérêt du producteur et de l’économie nationale.