Racisme rampant

06/11/2022 mis à jour: 07:53
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Le déferlement haineux, qui se propage en France en direction des immigrés, a désormais un nouvel émule de marque en la personne d’un élu du rassemblement national qui a décliné ouvertement son racisme en s’attaquant à son collègue, député noir, qui défendait les thèses de son parti au sein même de l’auguste assemblée française. Naturellement, ce fait honteux n’invite pas à une indifférence résignée, car ce déploiement, s'il est sans doute encouragé par l’état de grâce dans lequel baigne l’extrême droite  depuis qu’elle s’est affirmée comme une force qui compte dans l’Hexagone, n’exclut pas la duplicité de l’Etat dans cette émergence.  En tous cas, cette scandaleuse séquence du député incriminé a indéniablement déteint sur la vie politique française en faisant aussi son trou dans la vie publique suscitant l’inquiétude et la circonspection auprès des Français et des immigrés, boucs émissaires, visés quel que soit leur statut social. Pourquoi ? Parce que ce fait incarne l’obsession xénophobe à travers une idéologie abjecte et ses projets qui prônent l’exclusion tout simplement. Cet élu raciste n’a-t-il pas intimé l’ordre à son collègue de retourner d’où il vient malgré son statut de Français et de professeur d’université ! Si cet extrémisme a élargi son influence au fil des ans, s’il a fait son nid sans problème, c’est qu’il y a trouvé un terrain favorable, investissant dans tous les milieux sociaux. C’est justement cette installation tranquille dans la société (comme un ver dans le fruit) qui est inquiétante. Ses slogans populistes et démagogiques captent et absorbent les «attentes» des déçus de la société. Car les pouvoirs qui se sont succédé ne se sont attaqués que peu ou prou  aux causes, dont l’extrême droite a fait un fonds de commerce. Il est clair que le grave incident de l’Assemblée a fait réveiller les démons qui consistent à faire accroire que l’immigration, incontrôlée, a noyé le processus de l’intégration. En diffusant cet argumentaire, la classe politique dominante a encouragé la relégation politique  sociale et même culturelle des couches moyennes dont les immigrés devenus, malgré eux, infréquentables. Le dédoublement de discours ambiant a été aussi la source d’un vieux malentendu.  Le capitalisme libéral désemparé, en forte crise, croit pouvoir fournir la richesse, le confort et la puissance. Mais il a échoué là où il évolue. La modernité, qui ne manque pas de travers, s’est attachée à diaboliser ce qui la conteste, à négliger ce qui la questionne et à combattre ce qui lui résiste. Aussi, parfois, les «modèles»  présentent au monde une image «repoussoir», celle de sociétés où règne un vide total de significations. La seule valeur y est l’argent, la notoriété médiatique, les déviances et le superflu. Dérisoires, pour ceux qui aspirent à un monde meilleur où chacun a sa place sans distinction. Dans la patrie des droits de l’homme qu’est la France, où cet énième et tonitruant acte raciste s’est produit, n’est-il pas écrit dans l’article premier : «Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune».

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