Publication - Sidi Bachir Djouadi, l’indomptable d’Aït Boumehdi (1957-1962), d’Abdelmadjid Berrezal : L’ignominie de la soldatesque coloniale

06/05/2024 mis à jour: 04:22
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Notre confrère journaliste, retraité de l’APS Tlemcen, Abdelmadjid Berrezal, vient de publier aux éditions Konouz, Sidi Bachir Djouadi, l’indomptable d’Aït Boumehdi (1957-1962), un livre de 150 pages sur la guerre de Libération nationale.

Le deuxième après Fodil Sid Lakhdar : Parcours d’un agent secret algérien hors pair (1956-1962). «L’histoire de la guerre d’Algérie n’a pas fini de nous surprendre à travers les innombrables et enrichissantes révélations sur les hauts faits d’armes, les sacrifices, les combats de haute facture menés par les femmes et hommes du peuple face à l’ignominie de la soldatesque coloniale (…)

Parmi ces hommes d’exception, figure un certain Sidi Bachir Djouadi, dont le parcours à la fois singulier et épique est décrit avec ferveur par l’auteur qui a tenté dans sa trame narrative originale de mettre en avant le courage et l’abnégation de ces hommes de l’ombre, livrant un combat et un défi sans pareil dans le pays colonisateur sans en comptabiliser les efforts fournis et les dangers réels affrontés avec aplomb…)», écrit le professeur Khaled Bekhaoui dans la préface.

Avec un très beau style, M. Berrezal raconte l’action qui se déroule sous les auspices de la Fédération FLN en France. Originaire d’Aït Boumehdi, où il est né le 5 mai 1929, petit village niché dans les Ouacifs, au cœur du Djurdjura de la Kabylie profonde, Sidi Bachir Djouadi, comme tant d’autres de ses compatriotes, est obligé, à cause des conditions de vie éprouvantes marquées par une misère avilissante, d’émigrer en France quelques années avant le déclenchement de la lutte armée.

Il est hébergé dans des baraquements dans la région parisienne où il a exercé des petits boulots que les Français rechignent, se privant de tout pour envoyer une partie de sa paie à ses parents en Algérie. Un récit passionnant où l’auteur décrit avec détails les péripéties d’un personnage représentant, en fait, d’autres Algériens au même destin.

Pour ne pas tout divulguer de la vie de Sidi Bachir Djouadi, disons que, studieux et persévérant, notre émigré, en sus de toutes sortes de privations, il a réussi à acquérir un modeste établissement hôtelier… qu’il mettra à la disposition de la branche armée et ses résistants à la naissance du front né en France en 1958.

Il est alors désigné chef du groupe de choc et président de la commission justice du FLN. Dès lors, son action militante est décuplée et il participe à de nombreuses actions de sabotage contre les intérêts français dans la région. Il sera arrêté par la police et dépossédé de son patrimoine mobilier et immobilier…

Après les Accords d’Evian, il rentre dans son pays avec une simple valise à la main, la tête haute et le devoir accompli, pour retrouver les siens et sa terre bénie de Kabylie. Le vaillant militant de la cause nationale affirme ne rien regretter de toute sa débauche d’énergie, estimant n’avoir fait que son modeste devoir de militant pour contribuer à libérer son pays colonisé… Un livre à lire !

 

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