Programme nucléaire iranien : Le chef de l’AIEA à Téhéran

07/05/2024 mis à jour: 04:26
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Le chef de l’AIEA, Rafael Grossi - Photo : D. R.

Le responsable onusien a indiqué sur son compte X qu’il a «proposé un ensemble de mesures pratiques concrètes» visant «à rétablir le processus de renforcement de la confiance» et à «accroître la transparence».

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s’est entretenu, hier à Téhéran, avec le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, et dit avoir proposé des «mesures concrètes» pour «rétablir la confiance» sur le programme nucléaire iranien , selon l’AFP.

Rafael Grossi, à la tête d’une délégation, est arrivé en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire et négocier «avec les plus hauts responsables politiques et du nucléaire du pays», ont indiqué les agences de presse iraniennes Mehr et Isna. Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a déclaré la semaine dernière que R. Grossi aurait «des réunions» avec des responsables iraniens, sans fournir plus de détails.

Lundi dans l’après-midi, R. Grossi a rencontré dans la capitale iranienne le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Le responsable onusien a indiqué plus tard sur son compte X qu’il a «proposé un ensemble de mesures pratiques concrètes» visant «à rétablir le processus de renforcement de la confiance» et à «accroître la transparence».

Il s’agit du premier déplacement du responsable de l’agence des Nations unies depuis mars 2023 en Iran où il a notamment rencontré le président Ebrahim Raïssi. L’AIEA est chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien.

Or depuis 2021, les inspections ont été fortement réduites, les caméras de surveillance débranchées et l’accréditation d’un groupe d’experts a été retirée. Dans le cadre de son voyage de deux jours, R. Grossi est attendu à Ispahan pour participer à la conférence sur le nucléaire et négocier avec le chef de l’OIEA, a ajouté Isna. La conférence aura lieu jusqu’à mercredi dans la province d’Ispahan (centre). C’est dans cette région que se trouve l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz.

Mohammad Eslami a indiqué dans un discours lors de la conférence que «la coopération avec l’Agence dans le cadre du TNP» (Traité de non-prolifération des armes nucléaires de l’ONU) est «au premier plan des politiques» de Téhéran. «Nous espérons que l’Agence pourra jouer son rôle en tant qu’institution internationale indépendante à l’écart des pressions politiques», a-t-il ajouté, affirmant que «le niveau des inspections menées par l’AIEA» sur les sites nucléaires iraniens est «supérieur à celui de tous les autres pays dans toute l’histoire».

«Dissiper les incertitudes»

Depuis la dernière visite de Rafael Grossi, il y a plus d’un an, les relations entre les deux parties se sont fortement détériorées, Téhéran restreignant sa coopération tout en poursuivant son escalade nucléaire. «Nous sommes sûrs que les négociations (avec M. Grossi) dissiperont davantage les incertitudes et que nous pourrons renforcer nos relations avec l’Agence», a affirmé mercredi M. Eslami.

La situation actuelle renforce les craintes alors que Téhéran dispose de suffisamment de matières pour fabriquer plusieurs bombes atomiques. L’Iran, qui nie avoir de telles intentions, est «le seul pays non doté de l’arme atomique à enrichir l’uranium au niveau de 60% et à accumuler» d’importants stocks, a rappelé en mars le directeur général de l’agence de l’ONU.

Ce seuil est proche des 90% nécessaires pour élaborer une bombe et se situe bien au-delà du plafond autorisé de 3,67%, équivalant à ce qui est utilisé pour la production d’électricité. L’Iran s’est affranchi progressivement des engagements pris dans le cadre de l’accord international de 2015 encadrant ses activités nucléaires en échange d’une levée des sanctions internationales.

Ce pacte, connu sous l’acronyme JCPOA, a volé en éclats, après le retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par le président d’alors, Donald Trump. Des discussions à Vienne, où est basée l’AIEA, pour le ranimer ont échoué à l’été 2022 et aucun espoir de relance ne se profile à court terme.

Après une attaque de représailles contre l’Iran attribuée à Israël, le 19 avril, le chef de l’AIEA a fait part de son inquiétude et appelé «chacun à une extrême retenue» dans un contexte d’escalade croissante au Moyen-Orient depuis le début, il y a sept mois, de la guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. Toutefois, l’AIEA avait précisé qu’elle n’avait constaté «aucun dégât» sur les sites nucléaires iranien, après les explosions rapportées dans le centre du pays.

 

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