Profitant d’un relâchement de la vigilance : Les anciens bidonvilles reviennent

17/04/2023 mis à jour: 06:57
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Après l’éradication de la majorité des bidonvilles dans la capitale, de nouveaux sites de baraquement ont vu récemment le jour. Cette situation est due au relâchement de la vigilance des collectivités locales, qui sont incapables de maintenir en permanence un espace urbain assaini.

 A Dergana, ces nouvelles mansardes sorties de nulle part occupent désormais les espaces attenant aux immeubles. D’après un habitant de la localité, «l’année dernière, il y a eu une grande opération d’éradication qui a nécessité des efforts considérables. Pratiquement, tous les espaces communs aux immeubles ont été libérés de ces baraques. Il a suffi d’un relâchement de la vigilance pour que la plupart des anciens indus occupants reconstruisent d’autres baraques aux mêmes endroits», déplore-t-il. 

Sur le prolongement de la Route nationale n° 24, à partir de la localité de Qahouet Chergui, d’autres bidonvilles poussent comme des champignons, particulièrement au lieudit Chebcheb, où il y avait un bidonville tentaculaire. Ce dernier a été éradiqué et ses occupants relogés. Sauf que d’autres occupants ont dernièrement érigé de nouvelles baraques, conférant au lieu la même configuration d’avant. «Ces baraques sont construites en un laps de temps record. 

Les matériaux de construction tel sque le parpaing, le ciment, le sable et les feuilles de tôle sont déchargés la nuit. La baraque est construite en moins de 24 heures, et c’est le fait accompli», confie-t-il. Le même constat est établi également au lieudit «La terre familiale». En face de cet ancien quartier de Bordj El Bahri, un hangar abandonné se trouvant en face d’une salle de sport a été transformé en lieu d’habitation pour des dizaines de familles.

 Ces dernières ont squatté une grande partie de la structure en rajoutant des extensions en parpaing. En l’espace de quelques jours seulement, le hangar est devenu une fourmilière qui grouille de gens cohabitant dans un espace contigu. «Ce hangar était une usine de rechapage de pneus. Il a été incendié durant la décennie noire et abandonné par ses propriétaire. 

Avec le relâchement de la surveillance, il a été occupé par ces familles, au grand dam des habitants du quartier», regrette un habitant de la localité. Par ailleurs, des immeubles, dont la construction est inachevée à la cité «Diplomatique», ont été récemment squattés par des dizaines de familles. Les indus occupants ont procédé au réaménagement des appartements en partageant les structures entres plusieurs familles, dénaturant de surcroît tout le quartier qui est devenu un site de bidonvilles.

En tout état de cause, il convient de signaler que la prolifération de nouveaux bidonvilles dans la capitale est un indicateur de crise dans le domaine du logement. Si l’Etat a consenti beaucoup d’effort en construisant des milliers de logements, il n’en demeure pas moins que cela reste insuffisant pour répondre à toute la demande.

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