Professionnalisme sous perfusion

16/07/2024 mis à jour: 00:25
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Des voix réclament à hue et à dia la révision à la hausse de la prime octroyée au champion d’Algérie. Elles prennent à témoin l’opinion sportive sur «l’insignifiant montant» que le champion perçoit de la part de la LFP et ou de la FAF.

Elles estiment que c’est un droit. En réalité c’est une liberté que se sont accordée les instances du football au mépris du bon sens. En effet que représente la «poignée de milliards (3 ou 4) qu’empoche le champion qui roule carosse. Au cours des dernières saisons, c’est les grosses cylindrées, au budget qui frôle le plafond, qui raflent les titres.

Elles consomment des budgets abyssaux, chiffrés à plus de 100 milliards de centimes, et réclament les miettes que leur consentent la fédération et la ligue.

Les porte-étendards de cette «revendication» se trompent de période. Leur argumentaire est simpliste. Ailleurs, sous d’autres cieux où le (vrai) professionnalisme a droit de cité, les clubs perçoivent des primes non pas pour les titres conquis mais pour leur contribution à attirer les sponsors attirés par l’attractivité de la compétition et du niveau général.

L’acquisition des droits TV et de la publicité multiplie les gains des instances footballistiques qui, en retour, répartissent la quote-part des clubs par rapport à l’argent encaissé. La ligue ou la fédération distribue l’argent aux clubs en fonction de beaucoup de paramètres arrêtés préalablement et acceptés par tous. Les sommes versées aux clubs ne sont pas les mêmes.

En Espagne, par exemple, le Real Madrid et Barcelone sont toujours en tête de liste pour les primes accordées aux clubs. Ce n’est pas le même modèle (économique) en Algérie. Chez nous, le football est soutenu à bout de bras par l’Etat. Le professionnalisme est un mort-né. Il génère du déficit. Économiquement, il n’est pas viable du tout.

C’est une banqueroute qui ne dit pas son nom. Les 3 ou 4 milliards que leur verse la fédération au titre de droits de télévision sont en fait une subvention de l’Etat au titre d’aide et soutien au professionnalisme marron qui a cours en Algérie depuis son instauration.

Il n’est pas attractif, attire peu de sponsors et ressemble à un fardeau que la télévision ne pourrait supporter sans le soutien de l’Etat qui finance cette activité qui n’arrive pas à couvrir les besoins des clubs pros. Le temps est venu de mettre de l’ordre dans ce chapitre. Le professionnalisme est soutenu à perte. Jusqu’à quand ? A la fin la facture sera salée. Qui la payera ?

 

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