Le scandale qui a été déclenché suite à l’opération d’aménagement du cimetière Zaghouane, le plus vieux de la ville de Annaba, n’a pas encore révélé tous ses secrets. Finalement, cette opération a été lancée par le maire de Annaba, sans respect de la procédure régissant les marchés publics.
Pis, les travaux engagés en août 2023 par une entreprise privée ont causé un massacre de plusieurs arbres centenaires, l'effondrement du mur de clôture du cimetière et le glissement de plusieurs tombes, dont les linceuls et ossements jonchaient le sol.
D’aucuns s’interrogent sur l’utilité de ce projet qui ne revêt aucun caractère urgent, surtout lorsque l’on sait qu’il s’agit du remplacement d’une clôture en pierres taillées dont l’hauteur ne dépasse pas les 90 cm. Ainsi, contre toute attente, cette opération ne sera présentée et soumise à l’approbation des élus communaux qu’aujourd’hui, lors d’une assemblée générale (AG), tel qu'indiqué dans le menu de cette AG, dont El Watan détient une copie.
Cette opération figure au menu de cette assemblée générale dont le budget alloué est de six millions de dinars. D’aucuns se demandent qui a ordonné à l’entreprise privée de lancer les travaux, avant que l’opération ne soit validée par l’assemblée générale ? L’entreprise retenue pour effectuer ces travaux a-t-elle mis en marche ses engins sans un ordre de service (ODS) ?
A qui profite donc cette opération que les riverains ont qualifiée de douteuse ? Malheureusement, aucune autorité n'a engagé une enquête pour arrêter ce massacre au bulldozer, pas même l’ancien wali de Annaba, Djamel Berimi. Selon une vulgaire plaque du chantier, installée, hier, après que les habitants aient affiché leur colère, il s’agit de «La mise en place d’une nouvelle clôture pour le cimetière».
Or, on a constaté sur place l’ouverture d’une piste allant jusqu’au lieu-dit Ach Ghrab (Le nid du corbeau). «Au lieu de faire une extension du cimetière, très exigu et convoité par les originaires de Annaba, on a profané ses tombes.
En tant que proches des morts, nous interpellons Abdelkader Djellaoui, le nouveau wali de Annaba, pour situer les responsabilités», estiment les familles concernées. Au micro de la presse locale, faut-il le rappeler, Youcef Chouchane, le président de l’Assemblée communale de Annaba, avait affirmé : «L’opération de réalisation de la clôture du cimetière a déjà été validée.»
Rappelons que le sacrilège des tombes est puni par le code pénal sur le délit de profanation de sépulture et d’atteinte à la mémoire des morts. L’article 60 du code pénal 09/23 décembre 2006, portant pénalisation de tout acte de profanation, punit de 5 à 10 ans d’emprisonnement assorti d’une amende allant de 20 000 à 100 000 DA pour les sépultures des martyrs assorti d’une amende de 20 000 DA et 6 mois d’emprisonnement pour les autres tombes. A suivre…