Le président chinois Xi Jinping a salué hier le récent réchauffement des liens Iran-Arabie Saoudite, facilité par Pékin, lors d’un échange téléphonique avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, selon un média d’Etat.
Après sept ans de rupture, Riyad et Téhéran ont annoncé au début du mois le rétablissement de leurs relations diplomatiques à l’issue de pourparlers en Chine. L’accord entre les deux puissances rivales, perçu comme une victoire diplomatique de Pékin au Moyen-Orient, prévoit la réouverture mutuelle des ambassades d’ici deux mois.
La reprise du dialogue Iran-Arabie Saoudite en Chine a abouti à un «résultat majeur», a déclaré hier Xi Jinping au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, selon des propos rapportés par la télévision publique chinoise CCTV.
«L’élan de détente entre les pays de la région s’est récemment considérablement intensifié», a-t-il poursuivi. «Cela démontre pleinement que la résolution des conflits et des différends par le dialogue est (...) conforme aux intérêts de tous les pays», a-t-il déclaré à Mohammed Ben Salmane, dirigeant de facto de l’Arabie Saoudite.
Les chefs de la diplomatie saoudienne et iranienne ont indiqué lundi qu’ils prévoyaient de se rencontrer avant la fin du ramadan, qui s’achèvera la troisième semaine d’avril. «La Chine est disposée à continuer de soutenir le processus de suivi du dialogue» entre les deux pays, a ajouté Xi Jinping.
Mohammed Ben Salmane a pour sa part «exprimé la reconnaissance du Royaume pour l’initiative chinoise visant à soutenir les efforts de développement des relations de voisinage» avec l’Iran, selon l’agence de presse saoudienne SPA.
Ce réchauffement diplomatique entre les deux puissances rivales pourrait avoir des retombées plus larges au Moyen-Orient, où Iran et Arabie Saoudite appuient politiquement et militairement différentes parties au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen.
L’Arabie Saoudite a ainsi annoncé la semaine dernière des pourparlers avec la Syrie pour une reprise des services consulaires, plus d’une décennie après avoir rompu ses relations avec ce pays.
En 2012, au début de la guerre civile, le royaume saoudien avait coupé les ponts avec la Syrie et soutenu des rebelles, tandis que l’Iran continue d’apporter une aide pour maintenir le pouvoir en place à Damas.