L’artiste peintre Samtha Benyahia a décroché, dernièrement, le Prix Matsutani 2023.
En 2023, Alicia Knock, conservatrice, cheffe du service de la création contemporaine et prospective au Centre Pompidou (Paris), a proposé au jury de SHOEN de rencontrer six artistes. Cette année, le jury était présidé par Takesada Matsutani et Kate Van Houten, accompagnés de Jean-Philippe Bourgeno, Valérie Douniaux et Tom Laurent.
Les artistes nommés aux côtés de Samta Benyahia étaient Claudie Titty Dimbeng, Abed Al Kadiri, Amie Barouh, Louisa Marajo et Gabriel Moraes Aquino. Samta Benyahia travaille à une œuvre prolifique, explorant la vie des signes sur des supports graphiques et jusque dans des installations architecturales, en passant par la céramique, l’image photographique et le textile. Le jury du Prix Matsutani 2023 a décidé de récompenser Samta Benyahia pour la qualité et la richesse de son œuvre, menée avec ténacité depuis les années 1970 et encore trop peu reconnue.
Sa grande cohérence, à travers des pratiques multiples dont la part graphique est le cœur, et sa brillante contribution à dépasser un récit univoque opposant centre et périphérie ont fortement impressionné le jury.
Pour rappel, Samta Benyahia est née en 1949 à Contantine en Algérie. Cette artiste franco-algérienne est connue pour les motifs géométriques, d’influence arabe, bérbére et andalouse de ses œuvres. Elle prolonge ses études à Paris à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, de 1974 à 1980, et par la suite enseigne à l’École des beaux-arts d’Alger, de 1980 à 1988. Elle est à l’origine de la création de l’atelier de gravure de l’ENSBA d’Alger en 1983.
En septembre 1988, elle s’installe en France, en région parisienne et obtient un diplôme d’études approfondies en arts plastiques de l’Université Paris-VIII.
Dans ses œuvres utilisant des moyens d’expression très différents(gravures,photographies, conceptions de décoration intérieure, etc.), elle s’intéresse notamment aux motifs géométriques, d’influence arabe, berbère, andalouse et aux moucharabiehs, qui servent à dérober les femmes aux regards. Elle est la sœur du peintre et sculpteur Ahmed Benyahia et la tante de l’auteur de bande dessinée Racim Benyahia. Elle a participé à de nombreuses expositions collectives et personnelles à travers le monde.
Elle y associe souvent ses œuvres à des photographies et de la poésie pour explorer les questions de genre, généralement des portraits de femmes, d’espace et de pouvoir. Parmi ces diverses expositions citons entre autres en 2024 : Présences Arabes : Art moderne et décolonisation, Paris 1908-1987, Musée d’Art Moderne de Paris, Paris, en 2018 : Un œil ouvert sur le monde arabe, Institut du monde arabe, Paris, 2016 : En équilibre sur la fine pointe de l’instant, Galerie Metropolis, Paris, 2016 : Singapore ART FAIR, M.E.NA.SA.ART Mamia Breteshe Gallery, Singapour, 2014 : Arabesque sur Seine, Centre Culturel Max Juclier, Villeneuve-la-Garenne.R. C.