Le Prix littéraire de la Porte Dorée 2022, décerné par le Musée national de l’histoire de l’immigration (dont l’actuel ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye était jusqu’à récemment le directeur général) a été attribué à l’Algérienne Nedjma Kacimi pour son roman Sensible, paru aux éditions Cambourakis – Paris.
Près de 70 ouvrages ont été lus et débattus en 2021 et début 2022 par le comité de lecture du Palais. Le prix récompense une œuvre écrite en français ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires.
«Je remercie de tout mon cœur le jury pour le Prix de la Porte Dorée que je m’empresse de dédier à la jeunesse, cette jeunesse sensible et fragilisée par des vents mauvais. Cette semaine encore, trois jeunes hommes ont été brutalisés. Sensible est une consolation écrite pour la jeunesse. Qu’elle y puise la patience et le courage d’endurer les difficultés. Sensible, c’est une lettre d’amour. Ça paraît mièvre dit comme ça, sauf à se rappeler que de sensible à splendide, il n’y a qu’un pas. Merci infiniment d’en avoir saisi l’urgence», a réagi Nedjma Kacimi.
Le livre lauréat traite du sujet de l’exil. Selon l’éditeur, la trame tourne autour de la difficulté de l’intégration «dans un pays où l’on est pourtant né lorsqu’on est sans cesse renvoyé à une origine autre parce que plus visible.
Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, Nedjma Kacimi revient sur sa prise de conscience tardive des discriminations dont elle a été l’objet pour mettre en perspective une histoire souvent biaisée et donner voix à nombre de récits parallèles méconnus venant disloquer cette version officielle oppressante.
A travers une déambulation dans l’histoire française récente mais également des textes littéraires ou des éléments de culture populaire, Nedjma Kacimi dissèque avec vigueur les contradictions d’une France encore arc-boutée à des stéréotypes qu’il est urgent de faire voler en éclats pour laisser sa place à une jeunesse diverse et créative». Nedjma Kacimi est née en Algérie en 1969 de mère française et de père algérien.
Après une enfance passée dans l’Ain, elle suit des études de philosophie à Paris. Titulaire d’un double master en littérature française et philosophie, elle a vécu et travaillé en Inde, au Mozambique et au Mali avant de s’installer à Zurich, en Suisse.