Prise en charge des sans-abri à Constantine : La réintégration familiale et sociale en objectif

18/11/2023 mis à jour: 04:51
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Les SDF sont réticents à toute proposition d’hébergement

A l’approche de la saison hivernale, les acteurs locaux du secteur social et de la solidarité redoublent d’efforts pour assurer une prise en charge adaptée au nombre croissant de personnes vivant dans la rue. Sans domicile fixe (SDF) ou sans- abri, la sémantique s’efface devant la vulnérabilité de ces milliers de concitoyens, dont la rupture des liens familiaux, notamment les a plongés dans la détresse et l’adversité. 

Selon certaines statistiques attribuées à la tutelle, il existe plus de 120 000 sans- abri en Algérie et 369 centres d’accueil mis à leur disposition. Dans leur majorité, ces derniers refusent d’y séjourner, préférant revenir à la rue. La réponse à ce constat dressé sur la base de multiples enquêtes se traduit par une série de mesures. 

Selon la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Kaouthar Krikou, «l’un des axes principaux pour renforcer la prise en charge des sans-abri est d’œuvrer à réintégrer cette catégorie dans leurs milieux familiaux et sociaux respectifs». 

La concrétisation de ce programme est tributaire d’un travail de coordination entre les Directions de l’action sociale et solidarité (DASS), les autorités locales, les secteurs concernés et la société civile. C’est ce à quoi s’attelle-t-on dans la wilaya de Constantine.

 La mission y a connu une pause involontaire en raison de la fermeture, en juin 2022, de Diar Errahma de Djebel Ouahche. Cette structure servait, jusque-là, de centre d’accueil des personnes en situation de fragilité. L’action sociale, dans son éventail global, a repris à partir de novembre 2022, avec la désignation d’une nouvelle direction. 

Cette dernière a ouvert des espaces d’hébergement au niveau de Ziadia. «Deux fois par semaine, les dimanches et mercredis, les équipes, composées de cadres du secteur et du Samu, effectuent des sorties pour porter assistance aux personnes vivant dans la rue», nous explique la responsable de la communication. Mme Benhamlaoui précise que certaines interventions se font suite à des appels via le n° vert (1527).
 

ASSISTANCE ET MÉDIATION

Cette prise en charge se décline en quatre volets : l’hébergement dans les centres d’accueil, la distribution de repas et couvertures, le transfert des malades mentaux vers l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Djebel Ouahche, et la réintégration dans le milieu familial ou professionnel. 

Ce dernier volet est présenté tel un point focal dans le champ d’action de la DASS. Du retour au foyer conjugal de cette jeune mère au quinquagénaire ayant repris une vie professionnelle, les exemples sont légion, est-il soutenu. Mais il est de notoriété publique que nombreux sont les SDF réticents, voire réfractaires à toute proposition d’hébergement ou d’aide psychologique. Les convaincre à accepter une aide sans les heurter se révèle parfois une entreprise périlleuse… d’où le rôle prépondérant des équipes mobiles, illustré par les chiffres. 

De janvier à septembre 2023, le bilan communiqué par notre interlocutrice fait état de 240 interventions, dont 114 destinées aux sans-abri. La prise en charge a touché 43 SDF dont 27 hommes et 16 femmes. Une assistance psychologique, médicale et sociale a été fournie à 116 personnes. Les enquêtes sociales sont au nombre de 42. 

Durant ces neuf mois, la direction de l’action sociale a recensé 8 cas de médiation familiale. Les services de la DASS entament, par ailleurs, une campagne de sensibilisation contre la mendicité des enfants sur la voie publique.

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