Prise en charge des malades à l’étranger et traitement de certaines pathologies : La CNAS opte pour le partenariat

28/05/2024 mis à jour: 02:42
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La CNAS opte désormais pour des soins prodigués en Algérie via des partenariats à l’international - Photo : D. R.

Le Pr Djamel Eddine Nibouche indique que les transferts à l’étranger ne vont pas être supprimés. Ils se feront pour des cas complexes qu’on ne pourra pas traiter en Algérie.

Du nouveau dans la prise en charge des patients dont les pathologies nécessitent un transfert à l’étranger. Dans sa nouvelle stratégie récemment élaborée, la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) opte pour des soins prodigués en Algérie via des partenariats à l’international dans des structures de haut niveau. C’est ce qu’a dévoilé hier le professeur Djamel Eddine Nibouche, président de la commission médicale nationale à la CNAS, lors de son passage à l’émission «L’invité de la rédaction» de la Chaîne 3.

L’objectif est d’économiser sur les coûts de santé. Il y a des pathologies qui seront ciblées. «Nous avons fait des progrès colossaux en matière de prise en charge de la chirurgie cardiaque puisque nous ne transférons plus de malades nécessitant ce genre d’interventions, du moins chez l’adulte.

Chez l’enfant, il reste une partie où la complexité impose que ces malades soient transférés. Il y a aussi la scoliose, où il faut une technicité assez élaborée. La CNAS joue un rôle extrêmement positif et très efficace du fait de la mise en place d’une stratégie bien orchestrée», expliquera-t-il.

Cette stratégie passe par le conventionnement des actes médicaux avec les différentes cliniques de cardiologie, mais il y a aussi beaucoup d’autres pathologies, comme l’insuffisance rénale. La CNAS soulage ainsi le secteur public, qui se trouve assez souvent dépassé par un afflux important de malades. «C’est une solution alternative, le transfert de technologie va permettre d’élever le niveau de notre médecine et de construire des hôpitaux de haut niveau pour traiter des malades nécessitant ce type de soins.

C’est une nécessité absolue du fait des coûts de santé extrêmement élevés en les transférant à l’étranger. Mais aussi on se trouve un peu dépourvu de formation. On transfère le malade à l’étranger et puis il revient et nos équipes ne sont pas formées», souligne-t-il. Les conventions signées vont booster le secteur, notamment celle conclue avec le groupement hospitalier italien San Donato.

Réduction des coûts médicaux

Le contrat de partenariat permettra un transfert de technologie au bénéfice des hôpitaux de Bou Ismail et de Messerghine, spécialisés en orthopédie et en chirurgie de la scoliose. «Il restera quelques malades qui seront transférés, accompagnés d’équipes algériennes qui iront sur place assister aux interventions chirurgicales dans des milieux hautement techniques. Il y a un autre accord qui a été signé avec l’hôpital de Brugmann, de Belgique. Il va y avoir un transfert de technologie et aussi une formation de nos médecins», met en exergue le Pr Nibouche.

Le transfert des patients coûte énormément en devises. «Nous allons économiser énormément, mais pas au détriment du malade, puisque les équipes chevronnées étrangères vont venir en Algérie. Donc, la qualité de soins ne changera pas, le malade ne payera rien du tout puisqu’il sera pris en charge par la CNAS, soit il est cotisant, c’est automatique, et s’il n’est pas cotisant, il y a possibilité évidemment que la CNAS le prenne en charge. Donc le malade algérien ne paiera rien du tout. Il sera pris en charge en Algérie», précise-t-il.

Le professeur Djamel Eddine Nibouche ajoute que «les transferts ne vont pas être supprimés. Ils se feront pour des cas complexes qu’on ne pourra pas traiter en Algérie. Parce que nous n’avons pas encore tous les moyens techniques. Ça viendra avec les hôpitaux qu’on va construire. On pourra après, peut-être, songer à diminuer encore plus les prises en charge à l’étranger».

Les malades transférés à l’étranger seront accompagnés par des experts qui verront sur place la qualité de la prise en charge, et apprendront avec ces équipes étrangères. En somme, un partenariat qui se veut «gagnant/gagnant, et une nouvelle vision de la CNAS». «On s’est aperçu, par exemple, dans les hémorragies cérébrales dues à des anévrismes cérébraux que le transfert à l’étranger s’effectuait avec beaucoup de difficultés.

Dans le privé, il y a certaines cliniques qui ont la technicité et la compétence pour ce genre de prise en charge. La CNAS ne fait pas de différence entre le privé et le public. Le malade doit être soigné en Algérie. Il doit être soigné là où on trouvera les meilleurs soins», commente le Pr Djamel Eddine Nibouche. Il se dit fervent militant d’une médecine sociale. «J’ai toujours insisté sur la contractualisation et le conventionnement.

Dans nos hôpitaux, il n’y a pas de conventionnement, il y a une idée de conventionnement qui n’a pas encore été mise en place. Il faudrait songer à commencer à le faire», a-t-il mentionné. Pour lui, «il est évident que la santé a un coût qui augmente avec la technologie. Le diagnostic se fait par PET-scan, scanner et résonance magnétique. Ils sont aussi utilisés dans le suivi. L’immunothérapie coûte excessivement cher. Or, c’est l’un des moyens actuellement les plus efficaces en matière de soins et de traitement du cancer».


 

 

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