La lutte contre la résistance aux antimicrobiens a été une nouvelle fois à l’ordre du jour, jeudi dernier, lors d’une rencontre organisée à l’occasion de la Journée nationale consacrée à cette problématique qui compte parmi les 10 plus grandes menaces sur la santé publique mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le ministère de la Santé a réitéré l’engagement de l’Algérie à «faire face à ce risque à travers la mise en œuvre du Plan d’action national» et à participer activement au «système de surveillance mondial». Régulièrement célébrée, la Journée nationale s’inscrit dans le cadre de la Semaine mondiale d’information sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) marquée à cette même période de l’année. Lors d’une rencontre précédente, le même engagement avait été formulé d’inscrire parmi les priorités cette question lancinante de santé publique, en citant la mise en place d’un «cadre réglementaire permettant la surveillance et l’obtention de données sur la consommation des antimicrobiens».
Conçu et piloté par les instances sanitaires du pays, ce programme implique la contribution du corps médical des secteurs public et privé, ainsi que les pharmaciens d’officine, et s’adresse en fait à l’ensemble de la société. Et c’est à ce titre qu’il mérite une plus grande diffusion et vulgarisation au sein de la population.
De nombreux citoyens peuvent ne pas saisir le sens et les implications concrètes des recommandations émanant de ces journées animées par les experts et les responsables d’organismes spécialisés. Les représentants du ministère de la Santé ont «mis en exergue les efforts consentis par l’Algérie dans ce domaine» et salué «tous ceux qui contribuent à cette lutte à travers l’élaboration et le suivi de protocoles thérapeutiques».
Il restera à prospecter les formules et les termes idoines à utiliser à l’attention du grand public, vu que c’est la santé de chaque individu qui est en jeu. Il y a urgence à mettre un terme au grand face à face qui perdure encore entre des demandeurs de soins et les pharmacies. Celles-ci essaiment dans les villes et requièrent l’emploi d’assistants qui prodiguent avec bienveillance des conseils et aussi des médicaments à des malades, même quand l’ordonnance n’est pas produite pour diverses raisons, essentiellement sociales et en lien avec le remboursement inadapté des actes médicaux. C’est quand des antibiotiques ou des antimicrobiens sont délivrés et administrés sans avis médical que le phénomène de résistance des agents pathogènes aux traitements apparaît et constitue un problème de santé publique majeur. L’OMS appelle «la communauté internationale à sensibiliser les parties prenantes aux enjeux de la RAM, à plaider pour des engagements audacieux et à prendre des mesures concrètes».
Elle rappelle que le coût de la résistance aux antimicrobiens est considérable pour l’économie, vu que cela entraîne des séjours prolongés à l’hôpital, mais aussi des incapacités et des décès. Un argument de nature à amener les gouvernants à réaménager et consolider la couverture sociale en faveur des populations, notamment les plus démunies, pour un meilleur accès aux soins de base et spécialisés.
Le maître-mot du programme déployé à l’échelle mondiale et dans tous les pays est la prévention. Les dispositifs de lutte anti-infectieuse sont universellement connus et basés sur la disponibilité de l’eau potable, de l’assainissement et la préservation de l’hygiène publique.
Des missions qui incombent aux autorités locales, et l’on a vu récemment que des sources d’infection non traitées peuvent causer une crise sanitaire avec un retentissement et une mobilisation dans tout le pays. Les différentes campagnes de sensibilisation organisées dans les écoles peuvent inclure également le thème de la santé, prioritairement dentaire, sans omettre une redynamisation et un renforcement des unités de dépistage et de suivi destinées aux scolarisés.