Présidentielle en RD Congo : Une manifestation de l’opposition interdite

27/12/2023 mis à jour: 13:07
AFP
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Le candidat à la présidence congolaise Moïse Katumbi salue ses partisans après avoir voté au bureau de vote de l'école Bwakya à Lubumbashi, le 20 décembre 2023. © Patrick Meinhardt, AFP

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé, hier, qu’une manifestation prévue aujourd’hui par l’opposition pour protester contre les «irrégularités» ayant entaché, selon elle, les élections des 20-21 décembre serait interdite. 

«La manifestation de demain a pour but de mettre à mal le processus électoral, le gouvernement de la République ne peut pas accepter cela», a déclaré devant la presse le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, selon des propos recueillis par l’AFP. «Je peux vous assurer que cette marche n’aura pas lieu», a-t-il indiqué. Dans une lettre rendue publique samedi, cinq opposants candidats à la présidentielle informaient le gouverneur de Kinshasa de leur intention d’organiser une marche aujourd’hui. «Nous protesterons contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote», ont-ils écrit, qualifiant le scrutin de «simulacre d’élections». Parmi ces opposants figurent notamment Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection de 2018, et Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.

 Le camp d’un autre candidat de l’opposition, l’ancien gouverneur de la région minière du Katanga (sud-est), Moïse Katumbi, a de son côté appelé à l’annulation pure et simple des élections. Dès le 20 décembre, l’opposition a qualifié les élections de «chaos total». Près de 44 millions d’électeurs, sur environ 100 millions d’habitants de l’immense pays étaient appelés à élire, mercredi dernier, leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux. 

En raison de multiples problèmes logistiques, le quadruple scrutin a été prolongé officiellement d’une journée et s’est poursuivi jusqu’à Noël dans certaines zones reculées. Lundi, les résultats portaient sur, seulement, 3,2 millions de voix pour un corps électoral de quelque 44 millions de personnes. Ils accordaient une majorité écrasante au chef de l’Etat sortant, environ 80% des voix. Une quinzaine d’ambassades à Kinshasa ont appelé samedi à la retenue, après les élections qualifiées de truquées, «tandis que le décompte des voix se poursuit, nous appelons toutes les parties prenantes (...) à continuer à faire preuve de retenue», ont écrit dans une déclaration commune les ambassades de 12 pays d’Europe et celle du Canada. Celle des Etats-Unis a fait de même vendredi soir.

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