Présidentielle du 7 septembre 2024 : Une campagne et des enseignements

04/09/2024 mis à jour: 19:07
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Durant cette campagne, les trois candidats et leurs soutiens sont revenus sur les préoccupations des citoyens - Photo : H. Lyès

La campagne électorale, qui a pris fin hier, a été marquée par une compétition saine et responsable entre les trois candidats à la présidentielle anticipée du 7 septembre 2024. C’est la deuxième élection présidentielle qui est organisée par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), créée le 15 septembre 2019 et dont les prérogatives ont été renforcées par la Constitution de 2021.

La campagne électorale a pris fin, hier, à minuit. Place désormais au silence électoral qu’impose la loi, et ce, jusqu’au jour du scrutin, le samedi 7 septembre. Il est en effet interdit aux trois candidats à la présidentielle ainsi qu’à leurs équipes de campagne et leurs soutiens de s’exprimer publiquement durant cette période de trois jours, conformément aux dispositions contenues dans les articles 73 et 74 de la loi électorale promulguée en 2021.

La campagne électorale s’est déroulée dans le calme, la sérénité et la responsabilité, sans anicroches ni incongruité. Les trois prétendants à la magistrature suprême et leurs soutiens ont fait preuve de retenue et de subtilité durant leur campagne, évitant l’invective, la stigmatisation ou la discrimination dans leurs discours. Ils se sont distingués par leurs propositions et leurs visions soumises à l’approbation du peuple.

Les candidats ont respecté à la lettre la loi électorale qui oblige, dans son article 75, tout candidat ou personne qui participe à une campagne électorale à «s'abstenir de tenir tout discours haineux et toute forme de discrimination». 

Les prétendants à la magistrature suprême ont sillonné le pays pendant 20 jours pour tenter de convaincre le plus grand nombre d’électeurs de leur accorder leurs voix. Chacun défendant son programme, ils ont axé leur campagne sur des thématiques d’ordre socioéconomique en s’engageant à améliorer le pouvoir d’achat et la qualité de vie des citoyens et à stimuler la croissance économique et l’investissement productif. Trois semaines durant, les prétendants à la magistrature suprême se sont employés à expliquer leurs programmes électoraux  et à clarifier leurs engagements envers le peuple, s’ils sont élus.

À chacun ses arguments

Ainsi, le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune, qui brigue un second mandat, a mis en avant ses réalisations durant son premier mandat en insistant sur le respect de ses 54 engagements électoraux. S’il est réélu, il promet de faire de l’Algérie «un pays émergent».

Youcef Aouchiche, candidat du Front des forces socialistes (FFS), a misé sur son âge, 41 ans, pour se présenter comme «le candidat de la jeunesse» et du «changement». Il s’engage, s’il est élu, à mener des réformes profondes à la fois sur les plans politique et socioéconomique.

Abdelaali Hassani Cherif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), est quelque peu sorti du carcan islamiste dans lequel est enfermé son parti pour ratisser plus large. Si le peuple lui accorde sa confiance, le leader du MSP assure qu’il mettra en œuvre tout ce qu’il faut pour «réaliser le décollage socioéconomique pour une Algérie forte».

Les trois candidats ont jeté toutes leurs forces dans leurs derniers meetings tenus hier à Alger,  mettant l’accent sur les points forts de leurs programmes et sur leur ferme volonté de faire de l’Algérie un pays plus fort, plus juste et prospère.

Durant cette campagne, les trois candidats et leurs soutiens sont revenus sur les préoccupations des citoyens, allant de l’emploi au logement en passant par la santé et l’éducation. Ils ont promis la consolidation des acquis sociaux et le renforcement du caractère social de l’Etat.

Ils se sont engagés à œuvrer par tous les moyens à réduire les disparités en matière de développement et à répondre concrètement  aux attentes des populations. S’ils ont des programmes dissemblables, les trois candidats semblent développer la même vision de la politique étrangère du pays et la nécessité de continuer à soutenir les causes justes comme celles de la Palestine et du Sahara occidental. Plus 24 millions d’Algériens sont ainsi appelés aux urnes le 7 septembre pour choisir entre les trois candidats.

C’est la deuxième élection présidentielle qui est organisée par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), créée le 15 septembre 2019 et dont les prérogatives ont été renforcées par la Constitution de 2021. En effet, certains mécanismes ont été introduits pour assurer son indépendance, tels que le mandat unique de six ans dont bénéficient ses membres qui sont passés de 50 à 20.

Il faut souligner que l’opération électorale a déjà commencé à l’étranger. Depuis lundi dans plusieurs pays européens, comme la France, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie. Il commencera à partir de demain dans certaines régions britanniques, comme Manchester et Birmingham, et dès vendredi à Glasgow, Cardiff et Belfast.

Le nombre d’Algériens résidant à l’étranger inscrits sur les listes électorales s’élève à 865 490. A noter que le vote itinérant a commencé depuis lundi dans les régions enclavées de l’extrême sud du pays pour permettre aux populations nomades d’accomplir leur devoir électoral. 
 

 

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