Présidentielle aux États-Unis : Harris tente de rallier les républicains modérés, Trump persiste à mentir sur l’élection de 2020

05/10/2024 mis à jour: 02:31
AFP
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Les échanges entre Kamala Harris et Donald Trump sont devenus au fil des jours très violents - Photo : D. R.

En meeting jeudi dans le Michigan, un autre Etat-clé manufacturier de la «ceinture de la rouille», le candidat du camp républicain, Donald Trump, a continué à s’accrocher aux mensonges qu’il alimente depuis quatre ans. «Nous avons gagné en 2020. L’élection était truquée», a-t-il assuré, contre toute évidence. Le milliardaire a une nouvelle fois publiquement insulté Mme Harris, démocrate.

La candidate démocrate à la présidentielle, Kamala Harris, s’est affichée jeudi avec la républicaine Liz Cheney, qui a appelé les Américains à choisir le camp de «la vérité» plutôt que Donald Trump, qui martèle toujours le mensonge selon lequel l’élection de 2020 lui aurait été volée. Dans l’Etat clé du Wisconsin (nord-est), la fille de l’ex-vice président Dick Cheney a joué les porte-paroles de luxe pour Kamala Harris à Ripon, où le parti républicain a été imaginé en 1854.

«Je vous demande de vous tenir dans la vérité, de rejeter la cruauté dépravée de Donald Trump. Et je vous demande plutôt de nous aider à élire Kamala Harris à la présidence», a lancé Mme Cheney, sous les vivats. Mme Harris, qui mène une campagne centriste à destination des modérés, en a profité pour saluer cette figure de la droite américaine comme une «véritable patriote». Elle a aussi loué la «conviction de dire la vérité» de cette républicaine, personnage clé de la commission d’enquête sur l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de M. Trump.

A 33 jours du scrutin de novembre, la vice-présidente et candidate démocrate espère que ce genre de soutiens pris au camp conservateur puisse influencer les rares indécis restants. Donald Trump «piétine de manière irresponsable nos valeurs démocratiques», a-t-elle attaqué, en soulignant les risques de son éventuel retour au pouvoir. «Il a refusé d’accepter la volonté du peuple et les résultats d’une élection qui était libre et équitable.»

Ce pas de deux entre les deux femmes intervenait au lendemain de la publication par la justice de nouveaux éléments à charge contre l’ex-président. «Avec des complices agissant à titre privé, (Donald Trump) a lancé une série de tentatives toujours plus désespérées pour renverser le résultat de l’élection», a affirmé mercredi le procureur spécial qui instruit ce dossier au niveau fédéral. 

En meeting jeudi dans le Michigan, un autre Etat clé manufacturier de la «ceinture de la rouille», M. Trump a continué à s’accrocher aux mensonges qu’il alimente depuis quatre ans.  «Nous avons gagné en 2020. L’élection était truquée», a-t-il assuré, contre toute évidence.  Le milliardaire a une nouvelle fois publiquement insulté Mme Harris démocrate, en la traitant de «folle» et en utilisant plusieurs fois le pronom «il» pour la désigner.

Melania détone

Le tribun sait que l’élection se jouera sans doute à quelques dizaines de milliers de voix près, celles d’électeurs encore indécis dans les fameux «swing states». Mais lui fait le pari que ce n’est pas un discours modéré, mais sa rhétorique toujours plus violente qui les séduira.  «Si vous voulez que votre pays descende aux enfers (...) votez Kamala», a encore déclaré le candidat de 78 ans, en promettant d’être le «champion» des ouvriers.   

Le républicain a vanté ses projets de lourdes taxes sur les importations, censées protéger les industries américaines, et a poursuivi ses violentes attaques sur l’immigration. Sans preuve, il a accusé le président Joe Biden et Kamala Harris de dilapider les fonds destinés aux victimes de catastrophes naturelles, alors que l’ouragan Hélène vient de ravager des régions du sud-est des Etats-Unis, au profit d’immigrés en situation irrégulière qui recevraient des «bons d’achat» et seraient logés «dans des hôtels de luxe».

Lors de son meeting, il n’a en revanche pas évoqué les mémoires à paraître de son épouse Melania Trump, dans lesquels elle soutient fermement le droit à l’avortement. «Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son corps?», s’interroge l’ex-Première Dame, selon les bonnes feuilles révélées par le Guardian.

Le livre détone et fait déjà le bonheur de l’équipe de campagne de Kamala Harris, qui a hissé la question des droits reproductifs en thème central. La démocrate accuse M. Trump d’être l’architecte du recul du droit à l’avortement aux Etats-Unis.

Le candidat républicain s’est souvent félicité d’avoir nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, qui a mis fin à la garantie constitutionnelle à l’IVG après son mandat. Sur Fox News, il a rapidement expédié son apparent désaccord avec sa femme. «Nous en avons parlé et je lui ai dit «Tu dois écrire ce en quoi tu crois, je ne vais pas te dire ce que tu dois faire»», a affirmé M. Trump sur la chaîne conservatrice. 

 

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