Le Conseil constitutionnel sénégalais a rejeté vendredi la candidature à la présidentielle du 25 février de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko, épilogue d'un bras de fer avec l'Etat qui tient en haleine le pays, a rapporté hier l’AFP. Les affaires judiciaires de cette figure de l'opposition au discours souverainiste, panafricaniste et social, très populaire auprès de la jeunesse, crispent la vie politique sénégalaise depuis 2021 et ont donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.
La candidature de l'opposant est déjà largement compromise depuis la veille, avec la confirmation par la Cour suprême de sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l'élection. La décision de la Cour suprême a clos cette affaire qui l'opposait à un ministre et responsable du camp présidentiel. Vendredi, pour rejeter la candidature de l'opposant, le Conseil constitutionnel a argué que son dossier était incomplet, a indiqué dans l'après-midi à la presse son avocat Me Ciré Clédor Ly.
L'administration a refusé de remettre à l'opposant tous les documents nécessaires à sa candidature, au motif de sa radiation, selon elle, des listes électorales après une condamnation en juin dans une affaire de mœurs. Mais son équipe a malgré tout déposé son dossier de candidature devant le Conseil constitutionnel.