Aucun incident majeur n’a été signalé à travers tous les centres et bureaux de vote, où l’opération s’est déroulée
dans un climat serein loin de toute agitation électorale.
Par Yousra Salem, Karim Dadci, M.-F. Gaïdi
Sous un ciel laissant augurer la chaleur d’une journée estivale, la ville de Constantine s’est réveillée au rythme de l’effervescence du scrutin présidentiel. Les rues bruissaient de conversations des citoyens : si pour certains, l’importance du vote s’imposait comme une évidence, d’autres n’y voyaient qu’une simple formalité. A 10h, de nombreux bureaux de vote du centre-ville restaient silencieux et presque déserts.
Seules quelques personnes âgées avançaient lentement vers les urnes, porteurs d’un devoir civique qu’ils accomplissaient avec solennité. Dans un bureau de vote de l’école Ibn Toumart, à la rue Larbi Ben M’hidi, réservé aux femmes, le constat était frappant. Trois enveloppes seulement étaient dans l’urne.
Le même tableau se dessinait dans un centre de vote au centre-ville. Sur les 400 électeurs inscrits, seules 17 personnes se exprimées. Un chiffre qualifié «d’insignifiant» par les présidents de bureau, témoins d’un engouement pour le moins mitigé. Pourtant, dans certains quartiers, l’ancienne génération demeurait fidèle au rendez-vous électoral.
Au centre de vote Haddad Akila, à la rue Larbi Ben M’hidi, les personnes âgées étaient majoritaires. Leur présence, perçue comme un ancrage dans la tradition citoyenne, tranchait avec celle plus sporadique des jeunes. Toutefois, la participation de quelques jeunes filles fut saluée par les membres du bureau de vote.
«Voter, c’est affirmer ma citoyenneté», a déclaré avec conviction Samia, une quinquagénaire rencontrée à l’école Yaoum El Ilm à la Casbah, un des quartiers de la vieille ville de Constantine. Pour encourager la participation, les électeurs ont été autorisés à se présenter avec une simple pièce d’identité.
La wilaya a déployé un dispositif de transport gratuit, offrant des trajets en bus et véhicules publics et privés entre les nouveaux pôles urbains. Ces initiatives ont produit des résultats encourageants dans certaines zones, notamment à Ali Mendjeli, où le taux de participation a atteint 17% à 10h dans l’un des centres de vote, bien au-dessus de la moyenne au centre-ville.
Néanmoins, malgré ces efforts, à l’échelle de la wilaya, le taux de participation global n’affichait que 3,13% à 10h, pour grimper à 10,02% trois heures plus tard. Sur environ 600 000 électeurs inscrits dans 214 centres de vote, une majorité n’avait pas encore exprimé son choix.
Quelques incidents ont été rapportés, notamment des électeurs dont les noms ne figuraient pas sur les listes électorales. Toutefois, ces dysfonctionnements, jugés mineurs par les représentants de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), n’ont pas perturbé le bon déroulement du scrutin.
Aucun incident signalé
Dans la wilaya de Guelma, il est connu traditionnellement que les électeurs votent en fin d’après-midi. Les résultats des précédents scrutins sont révélateurs à plus d’un titre, mais pour cette élection présidentielle anticipée le taux de participation n’a pas été communiqué par le coordinateur (délégué) de l’ANIE à Guelma. «Seul le président de l’Autorité est habilité à faire ce genre de déclaration.
Nous avons reçu des instructions fermes à ce sujet», a déclaré, à El Watan, Aïssa Meddour, premier responsable de cette autorité dans la wilaya. «Je précise cependant que la wilaya de Guelma dispose de 227 centres de vote et 1051 bureaux pour assurer ce scrutin, sans bureau itinérant.
Le corps électoral de la wilaya compte 363 598 citoyens entre hommes et femmes. On note la présence de 8492 encadreurs, avec respectivement 1135 au niveau des centres de vote et 7357 au niveau des bureaux», a-t-il avancé. Notons également que cette autorité a relevé 4173 cas de radiation du corps électoral pour, entre autres, les motifs de décès et de changement de lieu de résidence.
Vers 14h, c’est toujours le calme, aux abords des centres de vote du chef-lieu de wilaya. «Probablement, c’est la chaleur intense et le fort taux d’humidité qui empêchent les gens de sortir de chez eux. Ils seront plus nombreux en fin d’après-midi c’est certain», a déclaré à El Watan, un homme d’un certain âge, qui venait tout juste de voter.
Dans la wilaya de Annaba, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes, hier matin à 8h, à travers l’ensemble des 12 communes où plus de 433 103 électeurs inscrits ont été appelés à élire leur nouveau président de la République pour un mandat de cinq ans.
Selon l’ANIE, une participation de 13,11% a été enregistrée à 13h dans la wilaya. Les électeurs sont allés choisir le nouveau président de la République parmi les trois candidats en course: le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, le candidat du parti Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, et le troisième du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif.
Selon les premières constatations, le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune occupe provisoirement la première marche du podium, suivi de Abdelaali Hassani Cherif du MSP notamment dans la commune d’El Bouni et sa localité Seroual. Le candidat du FFS, Youcef Aouchiche, n’aurait pas attiré la foule, de par, semble-t-il, le manque de représentativité dans la wilaya.
Aucun incident majeur n’a été signalé à travers tous les centres et bureaux de vote dont l’opération s’est déroulée dans un climat serein loin de toute agitation électorale. Les chiffres avancés par l’ANIE font état de 148 centres de vote totalisant 1062 bureaux, gérés par 8174 encadreurs, dont 7434 dans les centres et 147 au niveau des bureaux.