Près d’un quart de la population mondiale est menacée par des inondations importantes, avec les pays pauvres en première ligne, selon une étude publiée mardi.
L’étude, parue dans la revue scientifique Nature Communications, a croisé des données sur les risques d’inondations venant des rivières, des pluies et de la mer, et des données de la Banque mondiale sur la distribution de la population et la pauvreté.
Il en ressort qu’environ 1,81 milliard d’habitants, ou 23% de la population mondiale, sont directement exposés à des inondations centennales de plus de 15 centimètres. Parmi eux, 780 millions vivent avec moins de 5,50 dollars par jour.
L’Asie de l’Est et du Sud, avec notamment la Chine et l’Inde, concentre 1,24 milliard des habitants concernés par cette menace. «Cela pose des risques majeurs pour les vies et les moyens d’existence, en particulier pour les populations les plus vulnérables», selon l’étude. Près de 90% des personnes exposées vivent dans des pays pauvres ou à revenus intermédiaires.
Selon les chercheurs, environ 12% du PIB mondial de 2020 se trouve dans des zones à risque. Mais ne considérer que l’aspect monétaire peut créer un biais en concentrant l’attention sur les pays riches et les centres économiques, avertissent-ils.
«Les pays à faible revenu sont exposés de façon disproportionnée aux risques d’inondation et sont plus vulnérables aux impacts désastreux à long-terme», constate l’étude de Jun Rentschler de la Banque mondiale et ses collègues. Cette étude fournit «la première évaluation mondiale entre l’exposition au risque d’inondation et la pauvreté», constate Thomas McDermott, de l’Université nationale de Galway en Irlande, dans un commentaire publié dans Nature Communications.