Les participants à une rencontre, organisée hier à Oran, ont affirmé que l’attaque de la poste d’Oran menée par l’Organisation spéciale (OS), le 5 avril 1949, a constitué une opération qualitative dans la préparation de la Guerre de Libération.
Lors de cette rencontre, organisée par le secrétariat de la wilaya d’Oran de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), en coordination avec la direction des moudjahidine et des ayants-droit à l’occasion du 76e anniversaire de l’attaque de la poste d’Oran, le professeur d’histoire Mohamed Belhadj, de l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, a expliqué que cette opération «a grandement contribué au déclenchement de la Guerre de Libération dans la région des Aurès».
Il a souligné que cette attaque, «couronnée de succès grâce aux informations précises fournies par Bakhti Nemiche, employé au bureau de poste, et à la planification minutieuse d’Ahmed Ben Bella et de Hocine Aït Ahmed, a permis de récupérer une somme de 3,178 millions de francs français, utilisée pour l’achat d’armes et de munitions».
Il a précisé que «grâce à cet argent engrangé lors de l’attaque, plus de 350 armes et munitions ont été achetées en Libye et transportées vers la région de M’chounèche, entre Biskra et Batna, où elles étaient stockées dans des silos et retirées tous les six mois pour être nettoyées, jusqu’au déclenchement de la Guerre de Libération». Cette information est corroborée par le témoignage du défunt moudjahid Ahmed Ben Bella, l’un des organisateurs de l’opération, a-t-il dit.
Le professeur Belhadj a abordé la préparation, la planification et l’exécution de l’opération, ainsi que les lieux où elle a été préparée, notamment une habitation dans le quartier d’Es Seddikia, utilisée pendant trois mois pour la préparation, et une autre habitation, celle du militant Abdelkader Zaoui, située dans le quartier populaire Es Sanawber (ex-Les Planteurs) à Oran, qui servait à abriter les militants et certains acteurs de l’opération, ainsi que la maison du militant Hamou Boutlelis, située au boulevard Mascara (Oran-ville), où les fonds obtenus ont été transférés après l’attaque. Ont participé à la planification et à l’exécution de l’attaque de la poste d’Oran Bakhti Nemiche, Ahmed Ben Bella, Souidani Boujemâa, Hocine Aït Ahmed, Hamou Boutlelis, Belhadj Bouchaib, El Hadj Benalla, Bennaoum Benzerga et Mohamed Khider, auquel avait été confiée la mission de transporter l’argent à Alger en raison de son immunité parlementaire.
De son côté, le secrétaire de l’Organisation nationale des moudjahidine de la wilaya d’Oran, Fares Seghir, a estimé que l’attaque de la poste d’Oran constitue «l’une des opérations de qualité les plus importantes et les plus marquantes menées par l’Organisation spéciale», et qu’elle avait constitué «un tournant majeur dans la lutte armée contre le colonisateur français».
Pour sa part, le secrétaire général de la wilaya d’Oran, Fodhil Laïdani, a affirmé dans son allocution que l’attaque de la poste d’Oran, le 5 avril 1949, a constitué «l’une des étapes historiques majeures préparant le déclenchement de la Guerre de Libération», soulignant que «revivre de tels moments et célébrer ces étapes nous renforce dans notre détermination à poursuivre la construction de la nouvelle Algérie, en hommage aux sacrifices des martyrs et des moudjahidine».
A noter que cette rencontre s’est déroulée en présence des autorités locales, des membres de la famille révolutionnaire et des représentants de la société civile.