Pr Sihem Tellah. Enseignante-chercheur et directrice du laboratoire de recherche à l'ENSA, El Harrach : «La meilleure méthode pour éviter les allergies dues aux plantes reste la prévention»

15/07/2024 mis à jour: 03:23
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  • A quelle période de l’année le pollen atteint-il son pic ?

De mars à mai, on trouve des pollens issus des arbres, des graminées et des herbes partout dans l’air. Les pollens issus des arbres et des graminées sont des allergènes courants au printemps, car c’est à cette période de l’année qu’ils connaissent leur pic.

  • Recommandez-vous de limiter la plantation de certaines espèces pour limiter les allergies ?

Malheureusement, il n’y a aucune limitation concernant la plantation de certaines espèces pour limiter les allergies en Algérie. Cependant, on peut se rapprocher de la stratégie québécoise qui traite la réduction de l’herbe à poux et des autres pollens allergènes.

La mise en place du projet de Stratégie québécoise de réduction de l’herbe à poux et des autres pollens allergènes (SQRPA) fait partie des mesures prioritaires. Une enveloppe budgétaire a été allouée à cette mesure.

La stratégie est également en lien avec les orientations de la loi sur la santé publique qui vise la protection de la santé de la population et la mise en place de conditions favorables au maintien et à l’amélioration de l’état de santé et de bien-être de la population en général.

  • Estimez-vous que chaque espèce doit être plantée dans un environnement adéquat ?

Les pollens responsables des allergies respiratoires présentent certaines caractéristiques communes. Ces pollens sont anémophiles (et dans de rares cas entomophiles) et sont en général de petites tailles, ce qui leur permet d’une part, d’être transportés dans l’air et d’autre part, de pénétrer dans le système respiratoire.

De plus, les quantités de pollens émises par une plante allergisante sont habituellement élevées. Plusieurs études ont mis en relation l’influence des conditions météorologiques sur la productivité pollinique. Laaidi et al. (1997) classent les facteurs météorologiques qui agissent sur la concentration de pollens dans l’air en trois grandes catégories, soient les facteurs primaires, secondaires et tertiaires.

Les facteurs primaires sont ceux qui interviennent directement sur la biologie des espèces végétales (développement, floraison), et donc qui conditionnent la production du pollen. Les facteurs secondaires sont ceux qui influencent la libération des grains de pollen dans l’air lorsque les anthères (parties fertiles des étamines) parviennent à maturité.

Les facteurs tertiaires gouvernent la dispersion des grains de pollen dans l’air. La meilleure méthode pour éviter les allergies dues aux plantes reste la prévention. Il faut donc apprendre à reconnaître les plantes, planter des espèces connues ou, porter des gants, demander conseil au vendeur lors de l’achat d’une plante…

Malheureusement, il y a un manque de connaissance des particuliers, mais ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que les professionnels eux-mêmes ne connaissent pas la dangerosité de leurs produits et quand bien certains la connaissent, ils préfèrent parfois ne pas avertir l’acheteur de peur de ne pas conclure la vente.

  • Quelques précautions à prendre lorsque le taux de pollen est élevé...

Lorsque le taux de pollen est élevé, je recommande de ne pas marcher dans les herbes hautes et de ne pas pique-niquer ou camper à l’extérieur. Je recommande aussi de rouler en voiture vitres fermées et de dormir les fenêtres closes. Il est également conseillé de ne pas faire sécher les draps en plein vent et de porter des lunettes et/ou masque. Et enfin, mon dernier conseil serait de se laver les cheveux tous les jours et bien les faire sécher avant de se coucher.

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