-Pourquoi avoir opté pour l’IA comme thème principal de ce 7e congrès ?
On a voulu faire de ce congrès une version inédite par rapport au thème abordé. Il faut savoir que l’Intelligence artificielle est une thématique qui affiche pas mal de nouveautés, notamment dans le domaine de la pharmacie. En fait, on connaît l’importance de ce domaine dans la vie quotidienne, dans la science, dans la technologie ou encore dans le domaine de la santé et la pharmacie. C’est pourquoi, on a voulu mettre la lumière sur celle-ci au sein de la pharmacie, et ce, dans le but de faire la différence entre la numérisation, la digitalisation et le IA en pharmacie, souvent confondus.
-Comment s’est fait le choix des spécialistes et intervenants présents ?
Au départ, on se demandait si on allait réellement trouver des intervenants dans ce domaine. Et à notre grande surprise, nous avons reçu de nombreuses propositions, que ce soit celles de spécialistes locaux ou bien d’internationaux qui cherchaient à communiquer là-dessus. Cela nous renseigne sur l’intérêt porté à l’IA dans le domaine pharmaceutique et l’importance de mettre en lumière toutes ces notions d’Intelligence artificielle et l’application de ce système en pharmacie, que ce soit en production, la gestion, la commercialisation et même la réglementation. Finalement, nous avons opté sur la présence d’intervenants étrangers aux côtés d’experts nationaux afin qu’ils partagent leur expérience dans ce domaine avec la participation, comme invité d’honneur, de la Tunisie.
-D’autres thématiques tout aussi importantes ont également été abordées lors de ce congrès…
Effectivement, il y avait d’autres sessions. Il faut savoir que la Fédération algérienne de pharmacie regroupe toutes les pratiques pharmaceutiques, de l’officine à la biologie en passant par la pharmacie hospitalière, la pharmacie clinique, la pharmacie industrielle ou encore l’enseignement. Les jeunes pharmaciens n’ont pas été oubliés. En effet, ils ont également pris part à ce congrès. On a donc essayé de faire des sessions pour partager les connaissances de tous les secteurs et toutes les pratiques du pharmacien au quotidien, que ce soit au niveau du secteur public ou privé. Nous avons donc élaboré un programme qui a abordé de nombreux sujets d’actualité dans différents domaines, à l’exemple du contrôle de qualité, la fabrication, les bio séminaires, la technologie, les vaccins, la numérisation de la pharmacie hospitalière, compléments alimentaires, etc.
-Il y a aussi eu une forte participation d’étudiants. Pourquoi ?
En fait, nous avons fait une collaboration avec l’université d’Alger 1, l’université Houari Boumediène de Bab Ezzouar et l’Ecole nationale supérieure de l’Intelligence artificielle, et cela, dans le but de partager des expériences dans le cadre de l’installation des startups au sein de centres universitaires qui répondent à cette notion de IA santé ou bien IA pharmacie. Nous avons d’ailleurs eu plusieurs représentations faites par des clubs. Nous avons également eu une vingtaine de représentants de chaque université et école. Il y a eu aussi des workshops de partages entre les étudiants de IA en pharmacie et ceux de Bab Ezzouar pour tenter de trouver une complémentarité entre les différents domaines par rapport à la combinaison IA santé.
-Des tables rondes de la FAP avec plusieurs sociétés savantes ont été organisées. Dans quel but ?
Le congrès a vu la participation des sociétés savantes, telles que le SAFO, la SAP, l’académie d’allergologie, le CNOP, Snapo, l’Agence nationale de sécurité sanitaire et d’autres organismes qui ont participé soit par des conférences directes, soit par des thèmes ou encore des workshops. Et au terme de ce dernier, une table ronde, qui a regroupé les représentants de toutes ces sociétés savantes ainsi que les représentants des autorités et le représentant de la Tunisie, a été organisée et cela, pour chercher une combinaison bilatérale entre la Tunisie et l’Algérie. Finalement, ce 7e Congrès national de la FAP a tenu son pari d’être une plateforme enrichissante pour la convergence de l’expertise pharmaceutique et de l’intelligence artificielle, offrant ainsi des perspectives essentielles pour l’évolution future de la pharmacie en Algérie. Ses sessions ont permis d’offrir une variété d’opportunités d’apprentissage et de partage d’expertise, renforçant ainsi la qualité et la portée de l’événement.
-Qu’en est-il de la table ronde «Sakiet Sidi Youssef» ?
Celle-ci s’est concentrée sur la collaboration avec les institutions et organismes tunisiens, le pays d’honneur de cette année. Les discussions ont en effet exploré divers axes de la pharmacie, mettant en avant les partenariats et les synergies entre les acteurs-clés. Cette table ronde a offert un cadre pour explorer les opportunités de collaboration, partager des expériences et renforcer les liens entre les parties prenantes du secteur pharmaceutique, mettant particulièrement l’accent sur la contribution de Sakiet Sidi Youssef.
-Quel est l’objet de la convention signée ?
Une convention entre la FAP et le Centre national de pharmacovigilance a en effet été signée. Celle-ci porte sur la formation du pharmacien et du personnel de la pharmacovigilance, qu’ils soient médecins, pharmaciens ou bien agents administratifs en termes de nouveauté en ce qui concerne le secteur pharmaceutique et la recherche clinique.
-Pensez-vous réellement que l’Intelligence artificielle pourrait aider à trouver de nouveaux protocoles médicaux ?
L’IA est désormais une évolution obligatoire. Nous ne devons pas rater le train qui passe. Deux choix s’offrent alors à nous : soit nous brancher sur ce système pour développer notre secteur, soit on deviendra, dans un futur proche, archaïques. Il s’agit donc d’un passage obligatoire. On doit s’aligner pour différentes raisons et notamment pour un gain économique, énergétique et écologique, mais aussi pour un gain de temps. Finalement, cela nous permettra une meilleure rentabilité avec un gain de temps et d’argent. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’intelligence artificielle reste une boîte noire. Nous devons piocher dedans afin de tenter de la maîtriser.
-Toute technologie a une faille. Que préconisez-vous pour les éviter ?
Il est vrai que toute technologie a une faille, car celle-ci est conçue par l’humain. Elle pourrait donc probablement avoir des failles, des manquements et des carences qui pourraient avoir un impact direct, que ça soit sur la santé, sur la société ou bien sur l’entreprise. C’est pour cette raison qu’il est important de choisir les modèles les plus fiables et les plus efficaces. Il faut donc éviter de faire une totale confiance. On doit d’abord maîtriser avant d’appliquer.
Propos recueillis par Sofia Ouahib