Pouvoir d’achat, caractère social de l'État, relance de l’économie : Ces thématiques qui font consensus parmi les candidats

05/09/2024 mis à jour: 10:21
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Youcef Aouchiche - Abdelmadjid Tebboune - Abdelaali Hassani Cherif / Photo : D. R.

Il s’agit, pour chacun des candidats, de concrétiser, une fois élu, des engagements clairement énoncés au lieu des habituelles promesses électorales auxquelles, par le passé, les électeurs n’accordaient souvent que très peu de crédit.

Des thèmes en rapport direct avec le quotidien du citoyen ont charpenté, lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 7 septembre, le discours des trois candidats en lice. Pouvoir d’achat, allocation chômage, revenu universel, préservation du caractère social de l’Etat et valorisation du potentiel économique du pays sont autant de thèmes sur lesquels les candidats Abdelaali Hassani Cherif, Youcef Aouchiche et Abdelmadjid Tebboune convergent pratiquement.

A l’occasion des meetings électoraux, les trois prétendants à la magistrature suprême ont même arrêté des actions chiffrées à entreprendre s’ils accèdent au palais d’El Mouradia. Il s’agit, pour chacun d’entre eux, de concrétiser, une fois élu, des engagements clairement énoncés au lieu des habituelles promesses électorales auxquelles, par le passé, les électeurs n’accordaient souvent que très peu de crédit.

Pour le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif, il est primordial de trouver le juste équilibre entre le caractère social spécifique à l’Algérie et la liberté d’action économique. Sous le slogan «Forsa (opportunité, ndlr)», le candidat Hassani Cherif s’est dit opposé au «libéralisme sauvage», tout en préconisant l’absorption des capitaux dormants hors circuit bancaire.

Il a dit vouloir défendre les acquis sociaux, à l’image de l’allocation chômage et de la prime de la femme au foyer. Il a, à ce propos, évoqué l’idée de promouvoir l’allocation chômage en la transformant en prime d’accompagnement professionnel jusqu’à l’insertion définitive du jeune apprenti dans son poste de travail. Concernant la protection du pouvoir d’achat, il a prôné une revalorisation salariale graduelle, de même pour les retraites et autres pensions.

Hassani Cherif a, en outre, proposé la construction d’un million de logements si les électeurs lui accordent leur confiance. Le candidat du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a été le premier à détailler les grands axes de son programme électoral placé sous le slogan «Vision pour demain» et publié intégralement sur son site de campagne. Sur le plan économique, M. Aouchiche a appelé à investir dans la transformation industrielle, et ce, dans le cadre d’une profonde restructuration de l’économie nationale.

«Mon mandat sera économique par excellence»

Son leitmotiv : œuvrer pour l’émergence de pôles économiques tant agricoles qu’industriels, ainsi que la mise en place d’investissements dans les énergies renouvelables. Pour lui, le principe d’un Etat social est pleinement consacré par la Constitution et constitue l’un des principaux engagements du FFS.

Sur la question du pouvoir d’achat, Aouchiche s’est engagé à revaloriser le salaire national minimum garanti (SNMG) en le portant à 40 000 DA, d’instaurer un revenu minimum universel égal à 50% du SNMG, de réévaluer les allocations familiales et d’octroyer une bourse de 20 000 DA aux étudiants.

Dans son programme, le candidat du FFS s’est engagé à inverser la tendance inflationniste et à plafonner les prix des produits de large consommation en réhabilitant le rôle régulateur de l’Etat. Il a, aussi, estimé que l’instauration de pôles économiques agricoles et industriels devraient permettre la création de plus de 500 000 emplois en moins de cinq ans.

Le candidat indépendant à la présidentielle du 7 septembre, Abdelmadjid Tebboune, a, lui, affirmé vouloir accélérer la cadence de la croissance économique dans le pays et de maintenir, s’il est réélu pour un second mandat, le taux de croissance autour de 4% pour les années à venir.

«Si je suis réélu, mon mandat sera économique par excellence», a-t-il en effet déclaré lors de son premier meeting de campagne à Constantine. Sur le plan social, le Président sortant a plaidé pour une augmentation des salaires, la lutte contre la spéculation, le plafonnement des prix de première nécessité, ainsi que la consolidation de la valeur du dinar dans le sens d’une plus grande protection du pouvoir d’achat.

En meeting à Oran, il a notamment pris l’engagement de créer 450 000 nouveaux postes d' emploi et de revaloriser l’allocation chômage pour les sans-emploi qui, s’il est réélu, passera de 15 000 à 20 000 DA.

Le candidat Tebboune s’est dit, par ailleurs, déterminé à poursuivre la politique sociale à travers le soutien aux catégories vulnérables, s’engageant à préserver le caractère social de l’Etat.

La poursuite de l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen à travers la réduction de l’impôt sur le revenu, la revalorisation des pensions de retraite et l’augmentation des salaires pour atteindre 100% d’ici 2027 sont autant d’engagements sur lesquels mise le candidat Tebboune. Il a également annoncé le chiffre de 2 millions de logements, tous types confondus, qu’il s’est engagé à réaliser s’il est réélu.

L’ANIE appelle au strict respect du silence électoral

L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a appelé, mardi dans un communiqué, au «strict respect» de la période de silence électoral, qui s’impose de la fin de la campagne électorale jusqu’au jour du scrutin, soit de mercredi 4 à samedi 7 septembre.

«L’Autorité nationale indépendante des élections rappelle à l’opinion publique la teneur des dispositions de l’article 74 de l’ordonnance 21-01 du 10 mars 2021 portant loi organique relative au régime électoral, modifiée et complétée, selon lesquelles nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire campagne, en dehors de la période comprise entre le 15 août 2024 et le 3 septembre 2024», lit-on dans le communiqué.

L’ANIE a également rappelé la teneur de l’article 81 de la même ordonnance, qui dispose que «sont interdites la publication et la diffusion de sondages portant sur les intentions de vote des électeurs 72 heures avant la date du scrutin sur le territoire national, soit à partir de mercredi 4 septembre, et cinq jours avant la date du scrutin pour la communauté nationale établie à l’étranger».

Afin d’assurer le bon déroulement du scrutin, «l’ANIE appelle les candidats à la présidentielle anticipée du 7 septembre 2024 et leurs représentants, ainsi que les médias audiovisuels et la presse écrite et électronique, au strict respect de la période de silence électoral».

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