Le pôle financier près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a prononcé, jeudi dernier, le verdict lié au procès de l’ancienne ministre de l’Industrie, Djamila Tamazirt, jugée en tant que directrice générale du groupe public de l’agroalimentaire Eriadh, puis en tant que PDG, pour «fausse déclaration de patrimoine», «abus de fonction en vue de l’obtention de privilèges» et «octroi d’indus avantages aux tiers lors de la conclusion de marchés», «dilapidation de deniers publics», «trafic d’influence» et «blanchiment d’argent».
Ainsi, l’ancienne ministre en détention a écopé d’une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 300 000 DA et bénéficié de la relaxe pour les délits de «détournement de deniers publics» et de «trafic d’influence». Le tribunal a également condamné son mari, Hafid Akhenach et Nacer Lekmi, son beau- frère (le mari de sa sœur), considéré comme étant en fuite, à une peine de 2 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 100 000 DA pour le premier et 300 000 DA en ce qui concerne le second, pour «trafic d’influence sur des agents publics dans le but de bénéficier d’indus avantages».
Il prononcé en outre la relaxe pour l’ensemble des autres prévenus, plus d’une dizaine de cadres du groupe des Eriadh, poursuivis pour «abus de fonction» et au profit desquels une mesure de levée du gel des comptes, a été ordonnée.
Le pôle financier a par ailleurs décidé de la saisie des fonds contenus dans les comptes bancaires des prévenus condamnés et qui faisaient l’objet d’une décision de saisie par le juge d’instruction. Le procureur de la République a requis, lors du procès qui s’est déroulé le jeudi 10 février, une peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 3 millions DA.
Le parquet a requis une peine de 5 ans de prison assortie d’une amende de 3 millions DA contre Hafidh Akhenach, l’époux de l’accusé principale, à savoir l’ancienne ministre de l’Industrie. Il a également requis la même peine de prison et la même amende contre le beau-frère de l’ancienne ministre Tamazirt, Belmakki Nacer, avec émission d’un mandat d’arrêt international contre lui.
Selon l’enquête judiciaire, les faits concernent le démantèlement de l’unité de pâtes du complexe agroalimentaire de Corso (Boumerdès), et sa vente en tant que «déchets ferreux à près de 440 millions de dinars, alors qu’une première expertise a estimé sa valeur à près de 1,4 milliard de dinars, et une seconde à 770 millions de dinars».