Une peine de 8 ans de prison ferme a été infligée hier par le pôle financier, près le tribunal d’Alger, à Saïd Bouteflika, frère conseiller du défunt président déchu, et une autre de 4 ans à Ali Haddad, patron du groupe ETRHB. Les deux doivent payer solidairement une amende de 3 millions de dinars.
Après une semaine de délibéré, l’affaire de Saïd Bouteflika, frère conseiller du défunt président déchu, et Ali Haddad, patron du groupe ETRHB, a connu hier son épilogue avec une lourde condamnation, prononcée par le pôle financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, qui les avait jugés.
Ainsi, Saïd Bouteflika a été reconnu coupable des faits d’«abus de fonction», «trafic d’influence», «blanchiment d’argent», «non-déclaration et dissipation de biens» et «enrichissement illicite» et condamné à ce titre à une peine de 8 ans de prison ferme, alors que Ali Haddad a été blanchi de l’inculpation de «financement occulte de parti politique» pour laquelle il avait déjà écopé une peine de prison, mais a été condamné pour «dissipation de produits de crime» à 4 ans de prison ferme.
Le tribunal a infligé aux deux mis en cause une amende de 3 millions de dinars payée solidairement et la confiscation de tous leurs biens et avoirs gelés par le juge d’instruction.
Saïd Bouteflika et Ali Haddad ont été jugés dans le cadre de ce qui est appelé l’affaire de la chaîne privée Istimraria qui, selon l’enquête judiciaire, a été montée par Ali Haddad, à la demande de Saïd Bouteflika, pour servir à la campagne électorale pour un 5e mandat du défunt président déchu.
Les deux ont nié les faits en affirmant qu’il «n’a jamais été question de chaîne de télévision en lui donnant le nom d’Istimraria». Leurs avocats ont parlé de «dossiers vides instruits à charge sans présenter aucune preuve». Le collectif de la défense a exprimé sa volonté de faire appel de cette décision devant la cour dans les prochains jours.