Face à la perte de cheveux, nous ne sommes pas tous égaux. Si certaines personnes voient leur crâne se dégarnir au fil des années, d’autres conservent leur belle chevelure toute leur vie. Et si vous faites partie des 80% d’hommes ou des 50% de femmes qui perdent leurs cheveux, il y a de fortes chances que vous n’en soyez pas ravi(e). Alors, pourquoi Dame Nature a-t-elle décidé de s’acharner sur certaines personnes ?
Bien qu’elle puisse être complexante, la chute de cheveux n’est généralement pas inquiétante. Dans 95% des cas, elle est due à une affection appelée «alopécie androgénétique», plus connue sous le nom de calvitie. En bref, comme l’explique Discover Magazine, l’androgène dihydrotestostérone (DHT) est responsable de la croissance des poils sur notre corps. Or, sur la couronne de la tête, cette hormone provoque le rétrécissement des follicules pileux. Les cheveux deviennent ainsi de plus en plus fins, jusqu’à ce que le follicule soit trop petit pour contribuer à la pousse de la chevelure. Ce phénomène est d’autant plus fréquent chez les hommes puisque le corps crée cette hormone à partir de la testostérone produite quotidiennement. Les jeunes femmes, elles, produisent suffisamment d’œstrogènes pour contrecarrer leur faible quantité de DHT. Cependant, à mesure qu’elles vieillissent et produisent moins d’œstrogènes après la ménopause, les cheveux clairsemés font leur apparition. Mais les hormones ont bon dos. Pour plus de 80% des personnes perdant leurs cheveux, leur père aurait connu le même sort. La génétique joue donc inévitablement un rôle. Mais lequel ? Plusieurs recherches ont d’abord pointé du doigt le chromosome X. Une étude de 2017 portant sur plus de 52 000 hommes a identifié 250 loci (localisation précise d’un gène sur un chromosome) indépendants liés à la calvitie. En revanche, tous n’étaient pas présents sur le chromosome X. Le mystère du rôle de la génétique reste donc entier à ce jour. Tout au long de notre histoire, nos caractéristiques physiques ont évolué pour assurer la survie de l’espèce et faciliter la recherche d’un partenaire sexuel. Mais à ce jour, la calvitie reste une énigme pour les scientifiques. Si un crâne luisant n’a –selon certaines personnes– rien d’un atout pour survivre, les chercheurs n’excluent en revanche pas la deuxième hypothèse. Bien que le caractère attirant de la calvitie n’ait pas encore été clairement démontré, une étude de 1996 soutient que nous avons tendance à associer un homme chauve à une certaine forme de maturité, de sagesse et de douceur. Caractéristiques faisant de ces individus des partenaires plus qu’idéaux.
Seulement, une étude de 2018 contrecarre les résultats précédemment obtenus. Ses auteurs affirment que la calvitie est un excellent coup de pouce pour l’humanité, mais visiblement pas pour les raisons que l’on pourrait penser. En réalité, cela serait un indicateur de vieillesse et inciterait ainsi les femmes à opter pour des partenaires plus jeunes. «Les conceptions par des pères plus jeunes sont moins susceptibles d’entraîner une fausse couche. Par conséquent, la sélection d’hommes jeunes peut contribuer à faire perdurer notre espèce», expliquent les auteurs de l’étude.