L’historien Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire algérienne, auteur d’un rapport remis à Macron en janvier 2021 préconisant plusieurs gestes de réconciliation entre la France et l’Algérie, s’apprête à voter pour le président-candidat sortant et se place délibérément contre la candidature de Le Pen : «Marine Le Pen est l’héritière directe d’une histoire qui est celle des partisans de l’Algérie française, parmi les plus radicaux, ceux qui voulaient tuer le général de Gaulle au moment du passage à l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Très nombreuses sont les citations où Marine Le Pen, dans la continuité de son père, refuse absolument de reconnaître la moindre responsabilité de la France dans les exactions commises au temps de la colonisation (au nom du refus de la ‘‘repentance’’ )», explique-t-il dans une tribune publiée par le quotidien Libération.
Stora rappelle au contraire les nombreux gestes du Président durant son mandat qui, reconnaissant sur plusieurs dossiers la responsabilité de la France : «Les reproches n’ont pas manqué sur tel ou tel discours ou des actes accomplis en France, mais il a été réalisé sous la présidence d’Emmanuel Macron plus de gestes qu’en soixante ans de présidence française pour aborder la question difficile de la colonisation. (…) En dépit des discours très violents de l’extrême droite. C’est pourquoi, sans hésitation, je vote pour Emmanuel Macron le 24 avril 2022. Sans quoi, tout ce travail mémoriel (…) sera perdu.»