Pour la Palestine, pour la justice

15/02/2023 mis à jour: 02:56
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L'Algérie a réitéré son soutien indéfectible, en honorant ses engagements historiques envers la Palestine, a déclaré le président Tebboune, en écho à la voix de notre pays, qui est resté fidèle à ses principes et à ses positions inébranlables, aux travaux de la Conférence de haut niveau en soutien à la ville d'El Qods, organisés dans le cadre de la mise en œuvre des principales résolutions du Sommet arabe, tenu à Alger, début novembre 2022. «Ce rendez-vous historique, que nous avons veillé collectivement, sous le thème de l'unification des rangs, à l'occasion de la glorieuse Révolution, pour renforcer la centralité de la cause palestinienne face aux défis», relève-t-on dans un discours lu au sommet par Lamamra, au nom du président Tebboune. Sommet où l'Algérie marque «son attachement à la défense d'El Qods, en total accord avec son histoire nationale et les principes de sa glorieuse Guerre de Libération nationale, représente pour les générations actuelles le prolongement des efforts de leurs pieux aïeux, dont nous nous remémorons l'érudit, le moudjahid et le saint patron de Tlemcen, Sidi Boumediene Chouaib El Ghouth, dont le nom reste lié à El Qods et aux wakfs, qu'il a laissés, avec ses compagnons moudjahidine, comme témoins de la fraternité et de l'esprit d'entraide entre les enfants d'une même nation».

Ce sommet intervient au milieu de la 31e année de la signature des Accords d'Oslo, signés sans effet en 1993. Depuis cette date, le peuple palestinien en est toujours réduit à attendre vainement la reconnaissance de son existence étatique, dès lors qu'il était attendu la solution à deux Etats vivant côte à côte dans la paix. La Palestine, jouissant d'un territoire et d'une capitale El Qods, d'un traitement équitable de ses réfugiés, en quête de la restitution de lambeaux de terre, aussitôt quadrillés par une colonisation israélienne militante, extrémiste et raciste. Car le principal effet des accords de 1993 a été, pour la majorité des Palestiniens, de substituer à la présence de l'armée d'occupation celle de «colonies» querelleuses et souvent fanatiques. Enfermé dans un face-à-face inégal, dans un rapport d'occupé à occupant, de type colonial, le peuple palestinien ne trouve d'issue que dans une guérilla incontrôlable par sa nature même, réprimée par une armée équipée pour la guerre. D'un peuple, à ce point frustré et par là livré aux surenchères des extrémistes, qu'attendre d'autre, qu'il cède à la riposte, qui vient d'entraîner, ces derniers temps, les Arabes israéliens. «Ils n'ont plus que la détresse, les Palestiniens», avait crié le poète patriote engagé Mahmoud Darwich, qui a décrit comme personne les douleurs de son pays martyrisé et blessé, marqué par des conditions d'absence de vie et de non-travail, auxquelles sont réduits beaucoup de Palestiniens, dont celles des Ghazaouis sont les plus choquantes : 1 800 000 personnes, dont mon ami médecin journaliste Chahine Farès, notre correspondant là-bas, avec sa famille, vivent ou survivent sur un territoire de 365 kilomètres carrés.

Un blocus depuis plus de 14 ans isole Ghaza du reste du monde. La limite de navigation est de 6 milles marins des côtes, environ 11 km, alors que la plupart des bancs de poisson se trouvent au-delà des 12 milles. La moitié des habitants sont des enfants et 80% de la population survivent grâce à l'aide humanitaire. Comment peut-on se taire devant ces injustices, ces inégalités criantes, ces dépassements et ces dérives israéliens ? Il a bien raison le grand caricaturiste graphiste espagnol Pablo Garcia, qui s'est offert une virée en Cisjordanie et à Ghaza, qu'il a dessinée pour en faire un livre Vivre en terre occupée, (édition La Boîte à Bulles) dont il a résumé la teneur : «J'ai rencontré beaucoup de familles sans électricité, sauf celle de leur colère.»

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