Le Qatar a choisi le groupe italien Eni comme deuxième partenaire étranger, après le français Total Energies, pour le développement du plus grand champ de gaz naturel au monde. Le ministre qatari de l’Energie et PDG de Qatar Energy, Saad Sherida Al Kaabi, a fait l’annonce du choix du groupe italien, hier, lors d’une conférence de presse à Doha, en soulignant qu’il s’agit d’un projet «stratégique et unique au monde».
La réalisation de ce projet, appelé North Field East NFE, sera donc confiée à une joint-venture regroupant le groupe qatari des hydrocarbures, la compagnie Eni ainsi que Total Energies.
Le groupe italien prendra une part d’un peu plus de 3% du projet. Le montant de ce projet est évalué à 28 milliards de dollars et son objectif est d’augmenter de 60% la production de gaz naturel liquéfié GNL du Qatar d’ici l’horizon 2027. «Il s’agit d’une décision stratégique pour Eni, qui étend sa présence au Moyen-Orient et accède à l’un des principaux producteurs mondiaux de GNL», a souligné la compagnie dans un communiqué. Et à son PDG, Claudio Descalzi, d’ajouter que la faible empreinte carbone du projet avait séduit l’entreprise. Le GNL n’est pas exempt d’émissions, mais il est particulièrement prisé, alors que l’Europe cherche des alternatives à l’énergie russe.
La compagnie Total Energies, qui a signé un accord avec Qatar Energy jusqu’à 2054, participe, quant à elle, à ce projet à hauteur de 6,25%. Il s’agit, selon le PDG du groupe français, du plus important accord de l’entreprise avec le Qatar qui contribuera à compenser son retrait de Russie. D’autres partenaires étrangers figureront également dans la joint-venture qui prévoit une part de 25% pour ces compagnies.
Les noms des autres partenaires sélectionnés seront annoncés à partir d’aujourd’hui. Les discussions autour des prises de participation dans le NFE ont commencé en 2019, alors que le début de la production a été fixé à 2026 à travers l’expansion du champ offshore North Field, le plus grand gisement de gaz naturel au monde partagé entre le Qatar et l’Iran. Selon les estimations de QE, le North Field représente 10% des réserves de gaz naturel connues dans le monde et s’étend sous la mer jusqu’au territoire iranien.
La partie iranienne n’arrive pas à exploiter sa partie du gisement à cause des sanctions internationales dont elle fait l’objet. Le plan d’expansion de NFE comprend six trains de GNL, qui feront passer la capacité de liquéfaction du Qatar de 77 millions de tonnes par an (mtpa) à 126 mtpa d’ici 2027. Les cinquième et sixième trains font partie d’une deuxième phase North Field South. Le Qatar, qui occupe déjà une place de choix parmi les plus grands producteurs mondiaux de GNL, compte renforcer ses capacités de production et asseoir une plus grande maîtrise du marché gazier.