Le congrès des députés espagnols a voté à la majorité des voix le retour à la légalité et «la neutralité active» de Madrid vis-à-vis de la question du Sahara occidental, indique jeudi le quotidien ibérique El Independiente.
«Le Parti Populaire (PP, droite) a une fois encore réussi à isoler au Congrès des députés le PSOE (socialistes) dans son revirement de position sur le conflit du Sahara occidental et sa nouvelle ère de relations avec le Maroc», estime le journal, qui ajoute que la nouvelle coalition de gauche Sumar et les partenaires politiques du gouvernement dont ERC et Bildu, Podemos et BNG à l’exception de Junts ont préféré s’allier avec le Parti Populaire et à Vox pour rejeter la position «unilatérale» adoptée par le président de l’Exécutif (Pedro Sanchez, ndlr) en mars 2022.
La nouvelle motion du Parti Populaire, soutenue par les partis de la gauche espagnole, appelant à «un renversement du changement historique de position sur le Sahara occidental et un retour à la neutralité active a été soutenue par 216 députés (PP, Vox, Sumar, ERC, Bildu, PNV, Podemos et BNG), contre 120 pour le PSOE et 7 abstentions», note El Independiente, cité par l’APS.
Le texte approuvé appelle à récupérer la position historique de l’Espagne de neutralité active à l’égard du conflit du Sahara occidental, rejetant et laissant sans effet la position unilatérale adoptée par le président du gouvernement en mars 2022, «par le biais d’une lettre de Pedro Sánchez à Mohamed VI, dont les raisons sous-jacentes n’ont jamais été expliquées par l’exécutif», note encore le même quotidien.
Par ailleurs, «depuis le revirement de Sánchez sur le Sahara occidental en 2022, tout ce qui entoure les relations de l’Espagne avec le Maroc a été maintenu dans le plus grand secret», a récemment dénoncé le porte-parole des Affaires étrangères du groupe parlementaire du PP, Carlos Floriano, dans des déclarations à El Independiente.
«Le président du gouvernement a pris sur lui de positionner notre pays sur la scène internationale comme faible et vulnérable, sans une politique étrangère sérieuse et fiable qui réponde aux intérêts de l’Espagne et du peuple espagnol», a-t-il ajouté.