Nous assistons, ces dernières années, à énormément de débats sur les problèmes monétaires internationaux.
Ces débats sont, assez souvent, restés limités à quelques initiés qui ont joué, avec une excessive subtilité, des divergences doctrinales et des oppositions d’intérêt. Les débats sur les problèmes monétaires doivent sortir du cercle étroit des experts pour gagner du moins l’ensemble des responsables économiques et sociaux et ne doivent pas se réduire à des échanges purement verbaux entre pays trop assurés de leur puissance et d’autres insuffisamment assurés de la leur.
Il est temps, aujourd’hui, que les institutions internationales s’intéressent davantage aux problèmes monétaires internationaux.
Voilà plus de quatre-vingts ans que les désordres monétaires se succèdent et se juxtaposent à travers le monde. Aujourd’hui, le désordre tend à devenir la règle et c’est l’ordre qui fait figure d’exception. Les crises successives du système monétaire international ont durement affecté les fondements des relations économiques entre les nations. Le dérèglement du système monétaire international ne pouvait, en aucune raison, être considéré comme un phénomène maléfique qui serait responsable de tous les échecs du monde actuel. En réalité, les vicissitudes du système monétaire international ne font, dans une large mesure, que refléter les insuffisances des politiques internes. Il faut éviter de rechercher dans la réforme du système monétaire international une formule miracle qui rétablirait, d’un seul coup, les harmonies et les équilibres perdus. Demander au FMI de réguler, tout à la fois, l’espace monétaire international, c’est s’exposer à une démarche maladroite. Il suffit, pour s’en convaincre, de jeter un regard rétrospectif sur les avatars du système monétaire international.
Les institutions internationales ne peuvent pas ignorer un état de fait : les pays développés ont une part prépondérante dans les relations commerciales et financières internationales et ont tendance, assez souvent, à oublier les préoccupations particulières des pays en voie de développement. S’agissant des pays exportateurs de pétrole, c’est une question de réalisme compte tenu du rôle important que ces pays exercent dans les affaires monétaires.
On demande beaucoup au FMI. Il serait excessif de compter exclusivement sur cette institution pour résoudre, sans douleur, les problèmes monétaires du monde.
Les pays du Tiers-Monde peuvent légitimement formuler certaines revendications mais, assez souvent, ces revendications se heurtent à des réticences, assez compréhensibles, des pays riches. Les rapports entre nations ont toujours donné lieu à contestation. La défaillance actuelle du système monétaire international est assez évidente. Mais il est difficile d’en déceler, avec quelque précision, les causes lointaines et immédiates, les modalités et les conséquences.
Du coup, cela prend des allures de mal secret auquel tout le monde a tendance à imputer, plus ou moins confusément, la responsabilité de tout ce qui ne va pas dans les affaires du monde. L’inflation est devenue, aujourd’hui, un mode de financement du développement des économies, elle a miné tout le système monétaire international et lui a donné une dimension nouvelle.
Il est important, aujourd’hui, d’agir pour un nouveau système de relations économiques, commerciales, financières et monétaires, car le système monétaire est une résultante, une partie d’un tout, et d’améliorer davantage les relations monétaires internationales en prenant une claire conscience des intérêts communs et des divergences profondes.
Professeur des Universités, ancien cadre supérieur à la Banque d’Algérie