Plusieurs charniers découverts à l’hôpital Nasser à Ghaza : «Des personnes ont été enterrées vivantes»

27/04/2024 mis à jour: 03:15
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Des dizaines de charniers ont été découverts ses derniers jours à l’hopital Nasser, Khan Yunes

Charniers découverts dans l’enceinte de l’hôpital Nasser de Khan Younès, à Ghaza, après le retrait des forces armées israéliennes, le 7 avril dernier.

 Ce qui porte le nombre de cadavres exhumés de ces charniers à 392, dont 58 n’ont pu être identifiés. «Il y avait des enfants, mais aussi des adultes. Certains portent des traces de torture, d’autres ont été enterrés vivants, alors que plusieurs ont été enfouis dans des sacs en plastique à trois mètres de profondeurs, ce qui a facilité leur décomposition et rendu leurs visages méconnaissables.». 

C’est ce qu’a déclaré, lors d’un point de presse à Rafah,  jeudi dernier, en fin de journée,  le directeur de la Défense civile de Ghaza, Yamen Abu Soulaymen, en soulignant qu’il s’agit «de personnes exécutées sommairement par les forces d’occupation. Nous avons découvert des cadavres d’enfants dans les charniers de l’hôpital de Khan Younès. Les forces d’occupation ont enveloppé plusieurs cadavres dans des sacs en plastique et les ont enterrés dans des fosses de trois mètres de profondeur, c’est ce qui a facilité leur décomposition, rendant impossible leur identification. Il s’agit de 165 cadavres dont les traits physiques ont été totalement effacés». 

Le responsable a exhorté la communauté internationale à «mettre un terme à cette agression israélienne et à faciliter l’entrée des équipes des droits de l’homme et des journalistes pour faire la lumière sur les massacres commis contre le peuple palestinien à Ghaza». Pour le responsable, «au moins 20 personnes ont été enterrées vivantes par les forces d’occupation à l’hôpital Nasser. 

Ces dernières ont dissimulé les preuves de leurs crimes en changeant des sacs en plastique à plusieurs reprises». Lui emboîtant le pas, Mohamed Mghir, également responsable de la Protection civile à Ghaza, a étayé les déclarations de son collègue par une projection de vidéos montrant des corps avec des traces de torture et dont les mains sont ligotées : «Les Palestiniens n’enterrent pas leurs morts dans des fosses à trois mètres sous terre.» Une précision qui s’apparente à une réponse à l’entité sioniste qui avait déclaré : «Cette fosse a été creusée par des Palestiniens. Une vidéo qui les montre en train de la creuser circule sur les réseaux sociaux.» 

En commentant les enregistrements qu’il faisait défiler, Mohamed Mghir affirme que «certains corps étaient enchaînés, d’autres avaient les mains liées avec des attaches en plastique, l’abdomen ouvert et cousu de manière différente des sutures  de blessures à Ghaza, ce qui nous laisse penser à des vols de certains organes humains». 
 

«Nous avons déterré le corps d’une fille amputée des bras et des jambes»

«Nous avons déterré  le corps d’une jeune fille amputée des bras et des jambes, portant des vêtements de salle d’opération. Ce qui laisse suggérer qu’elle a été enterrée vivante. Nos équipes ont observé aussi que parmi les martyrs, beaucoup avaient les mains attachées avec du plastique et portaient une robe blanche que l’occupation utilisait comme vêtement pour les détenus du complexe médical Nasser. Ils avaient des traces d’une blessure par balles à la tête. Nous avons remarqué que les linceuls de nombreux corps ont été changés et remplacés par des sacs en plastique et en nylon. 

Nous pensons que l’occupation voulait augmenter la température des corps afin d’accélérer le processus de décomposition et dissimuler ainsi les preuves. Certains corps étaient entassés les uns sur les autres.» Pour le responsable, les équipes de recherche considèrent «que toutes les preuves indiquent que l’occupation a commis des crimes contre l’humanité et procédé à des exécutions à  l’intérieur de l’hôpital Nasser.» 

Réagissant à ces macabres découvertes, le Hamas a exhorté l’ONU et «toutes les organisations compétentes à dépêcher des équipes de médecine légale spécialisées avec les équipements nécessaires pour chercher les disparus et identifier les martyrs qui ont été enterrés dans des charniers par les forces d’occupation israélienne à Ghaza», avant d’avancer, dans un communiqué rendu public, jeudi soir, le nombre de «392 cadavres exhumés du charnier de l’hôpital de Nasser seulement, dont la moitié n’a pu être identifiée alors que les efforts de recherche sont en cours». 

Pour le mouvement de la résistance, «la présence d’une commission internationale pour mener les travaux de recherche et les enquêtes nécessaires sur ces crimes odieux est devenue une obligation urgente, notamment après les dernières révélations prouvant qu’un nombre de cadavres portaient des traces de torture, d’autres étaient enterrés vivants et d’autres encore étaient des enfants, des femmes et des personnes malades et hospitalisées au moment de l’envahissement de l’hôpital par l’armée d’occupation». Le Hamas a mis en garde contre «toutes les tentatives de passer sous silence ces crimes et couvrir les criminels afin d’être reconnus coupables de crimes». 

Au fur et à mesure que les recherches se poursuivent pour retrouver les 2000 personnes portées disparues dans différentes zones de Ghaza (prises dans les postes de contrôle ou lors des perquisitions par les forces israélienne),  dont 500 à Khan Younès, selon les responsables de la Défense civile de Ghaza, le nombre des fosses communes et de charniers augmentent, levant le voile sur toute l’horreur que l’armée sioniste faisait subir à la population de Ghaza, n’épargnant ni malade, ni personnel soignant, ni enfants, ni femmes ni personnes âgées.  
 

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