Selon un rapport conjoint de l'Unicef et de la Banque mondiale publié le jeudi 7 septembre, la situation de l'extrême pauvreté des enfants dans le monde est alarmante.
En effet, la pandémie de Covid-19 a considérablement entravé les efforts visant à éradiquer cette pauvreté chez les jeunes, laissant 333 millions d'enfants dans des conditions de grande précarité à travers la planète. Cela équivaut à un enfant sur six vivant avec moins de 2,15 dollars par jour.
Ce rapport met en évidence le fait que sans les perturbations causées par la pandémie, 30 millions d'enfants supplémentaires auraient pu échapper à l'extrême pauvreté. Les crises engendrées par la Covid-19, les conflits, les changements climatiques et les chocs économiques ont sérieusement freiné les progrès accomplis jusqu'à présent, laissant des millions d'enfants plongés dans une misère insoutenable, comme l'a souligné Catherine Russell, directrice générale de l'Unicef.
Elle a ajouté que "Un monde dans lequel 333 millions d'enfants vivent dans une pauvreté extrême - privés non seulement de leurs besoins fondamentaux, mais aussi de dignité, d'opportunités ou d'espoir - est tout simplement intolérable."
Il est particulièrement préoccupant de constater que l'Afrique subsaharienne compte la plus grande proportion d'enfants vivant dans l'extrême pauvreté, avec 40% d'entre eux touchés. Contrairement à d'autres régions du monde qui ont vu la pauvreté infantile diminuer ces dernières années, l'Afrique subsaharienne a connu une augmentation, alimentée par la croissance démographique rapide, la pandémie de Covid-19 et les catastrophes liées au climat.
Dans ce contexte, la Banque mondiale et l'Unicef ont appelé les pays à donner la priorité à la lutte contre la pauvreté des enfants et à prendre des mesures concrètes, notamment en élargissant les programmes universels d'allocations familiales. Luis Felipe Lopez-Calva, directeur de la Banque mondiale en charge des questions de pauvreté et d'équité, a souligné qu'il était impératif de ne pas abandonner ces enfants, affirmant que "mettre fin à la pauvreté des enfants est un choix politique."
Cependant, les conclusions de ce rapport semblent éloigner encore davantage l'objectif ambitieux fixé par l'ONU d'éliminer l'extrême pauvreté chez les enfants d'ici 2030.