Le ministre du Tourisme, Mokhtar Didouche, affirme que son département a approuvé plus de 2000 projets dont 800 sont en cours de réalisation en matière de structure hôtelières.
Mokhtar Didouche, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a débattu, hier lors de son passage au forum d’El Moudjahid, des enjeux stratégiques et des perspectives du tourisme en Algérie. Il a précisé d’emblée que «le gouvernement a mis en place un programme et adopté une stratégie qui est le Schéma directeur de l’aménagement touristique (SDAT), basé essentiellement sur cinq dynamiques concrétisées à travers un certain nombre d’actions.
Il s’agit de l’amélioration de la promotion de l’image de l’Algérie parce que nous avons été un peu victimes d’une mauvaise information auprès de l’opinion internationale. La deuxième mesure consiste à encourager et à développer l’acte d’investir pour augmenter le parc de 94 000 lits, pour lequel à peine 11% étaient aux normes internationales.
Nous avons en outre mis en place le plan qualité tourisme qui repose sur la formation et l’amélioration des prestations et encourager les relations publiques-privées, et la cinquième dynamique, c’est de mettre en place un système de financement opérationnel». Dans ce cadre, la loi relative à l’investissement accorde un certain nombre de facilitations qui font que les banques accompagnent tout acte d’investissement.
Il a été créé l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), laquelle est supportée par l’Agence nationale du foncier touristique. Selon ses propos, «toute cette politique a commencé à donner ses fruits et le tourisme reprend des couleurs, nous avons enregistré un flux de 3 300 000 touristes, dont 2 200 000 étrangers et 1 100 000 qui proviennent de notre communauté à l’étranger. C’est un chiffre que nous n’avons pas enregistré depuis plus de 20 ans».
Le ministre affirme que son département a approuvé plus de 2000 projets dont 800 sont en cours de réalisation en matière de structure hôtelières. «Et nous réceptionnons chaque année en moyenne entre 40 et 50 projets qui s’ajoutent au parc hôtelier, ce qui contribue à développer le secteur de l’économie. Nous sommes en train d’accélérer pour arriver aux objectifs que nous nous sommes fixés dans le schéma directeur qui est d’accueillir 12 millions de touristes à l’horizon 2030.» Selon le ministre, le tourisme est transversal, tous les secteurs doivent l’accompagner et s’impliquer.
Dans ce contexte, le Conseil national du tourisme, présidé par le Premier ministre,se veut être «un petit gouvernement qui doit se réunir pour suivre étape par étape la concrétisation de la stratégie adoptée». La promotion se fait essentiellement à travers la participation aux Salons internationaux. «Nous avons des moyens, des potentialités et des richesses pour mieux développer le tourisme et surtout mieux le vendre. Nous avons fait un diagnostic et dégagé les points forts (les atouts) pour les développer et les points faibles (les freins) pour les supprimer», met-il en exergue.
Les points forts et les freins
Globalement, la clientèle fidèle ciblée se trouve en Méditerranée, c’est-à-dire la France (y compris le tourisme affinitaire en direction des Algériens résidant à l’étrange), l’Italie, l’Espagne, la clientèle potentielle (marché chinois et russe) et la clientèle lointaine. Les freins sont d’abord le manque des structures qui devraient être aux normes internationales et le manque de formation (personnel d’accueil et de gestion). «Nous avons 249 ZET qui devront faire l’objet d’aménagement pour les mettre à la disposition des investisseurs», ajoute-t-il.
Il insiste pour dire que «l’accès aux plages est gratuit. Sauf que nous avons convenu avec le ministère de l’Intérieur de confier leur gestion et une partie qui ne peut pas dépasser les 50% au profit des professionnels pour fournir des prestations de qualité. Et à partir de là, en tant que citoyen, vous avez le choix entre l’entrée libre et vous ramenez votre matériel, comme le parasol, comme vous avez la possibilité de payer la prestation au profit d’un gestionnaire qui vous propose des parasols, des tables, des transats.
Donc, nous avons simplement préconisé que cette prestation doit être offerte de préférence en privilégiant les professionnels, à savoir les gestionnaires des hôtels attenants et les agents de voyages».
Concernant le Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) qui aura lieu du 30 mai au 2 juin 2024 à Alger, il dira : «Nous nous sommes préparés pour cet événement annuel à la Safex, l’espace est déterminé, les participants ont confirmé leur présence.
Nous n’avons pas arrêté le nombre exact de participants, nous avons encore des nouvelles demandes pour lesquelles nous sommes dans la gêne, parce que l’espace réservé n’est pas suffisant et c’est ce qui nous a poussé maintenant à renégocier avec la Safex. Il y aura encore plus de participants aussi bien étrangers que nationaux.» Concernant l’artisanat, il souligne que c’est «une activité économique.
Elle se traduit par 3 branches : la production, l’art et les services. Ce sont des activités qui participent à l’économie nationale. Nous avons en moyenne plus de 450 000 artisans qui activent dans les différents secteurs de l’économie. La contribution du secteur au produit intérieur brut algérien a atteint 360 milliards de dinars».
Il dira aussi : «Nous avons des produits qui font partie du patrimoine régional et national. Par exemple, vous avez les bijoux de Beni Yenni, le burnous de Bou Saada, le tapis de Ghardaia, dinanderie de Constantine, la soie de Tlemcen. Nous avons décidé d’adopter une charte pour leur labellisation. Nous ferons un travail avec les institutions internationales pour que désormais ces produits soient protégés et ne soient ni copiés, ni vendus à un prix inférieur à leur valeur.»