Le coup d’envoi de la nouvelle année universitaire 2024-2025 a été donné hier pour les 1,8 million d’étudiants. Cette année sera caractérisée par de nouvelles dispositions d’ordre pédagogique et opérationnel.
C’est une université «numérisée, connectée, branchée avec une nouvelle gouvernance et un nouvel esprit entrepreneurial» qui est mise en place, explique Ali Choukri, directeur général des enseignements au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Pas moins de 23 établissements, dont 8 écoles supérieures, toutes spécialités confondues, sont sélectionnés pour assurer cette nouvelle transition vers l’université 4.0 (U4.0)», explique-t-il lors de son intervention hier sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne 3. Une vision qui sera généralisée graduellement à l’ensemble des autres universités et se fera à leur demande.
L’objectif premier est de mettre fin aux demandeurs d’emploi, mais surtout encourager et promouvoir toutes les initiatives et projets pour la création d’emploi et de richesses. Il est question en effet, selon lui, de renforcer le rôle économique des universités, marquée par de nouvelles dispositions pour orienter les étudiants et les diplômés vers l'entrepreneuriat, c’est-à-dire la création d’entreprise et start-up. «Plus de 200 000 étudiants ont été formés en 2024, avec la création de 117 incubateurs, capables et en mesure aujourd’hui de contribuer à la mise en place d’un environnement entrepreneurial. 91 de centres d’appui technologique et d’innovation et 107 autres centres de développement de l'entrepreneuriat sont disponibles pour accompagner ces étudiants», explique l’invité de la Radio.
Tous les espaces pédagogiques sont donc désormais numérisés, et ce, dans le cadre du schéma directeur de numérisation. Il est question, par exemple, de fixer des normes par rapport aux salles des TD et TP, d’introduire la reconnaissance faciale pour suivre le parcours de l’étudiant ou de mettre en place les tableaux interactifs pour suivre des cours en ligne mais aussi travailler avec leurs camarades des universités étrangères. D’ailleurs, toutes les opérations d’inscription sont faites en ligne, avec la mise en place de 50 plateformes. Il est question également du renforcement de la gestion pédagogique à travers le réseau «Progress». Publication des emplois du temps, information sur le cursus, les résultats, les délibérations… c’est désormais un processus zéro papier qui sera bouclé samedi prochain avec la dernière opération portant transfert des anciens étudiants.
Double diplôme et diplôme de compétence
Autre nouveauté, la mise en place du concept de «double diplomation» qui offre la possibilité de suivre deux cursus en même temps pour acquérir deux diplômes avec le même baccalauréat. L’étudiant peut, à titre d’exemple, être en médecine et préparer en parallèle une autre licence (médecine avec l’intelligence artificielle, médecine avec la bio-informatique, médecine avec l’économie de la santé et la médecine avec la psychologie de la santé). Il est même possible de suivre un cursus dit de «double compétence», soit un double parcours sans déboucher sur deux diplômes. L’application des mathématiques et de l’informatique aux sciences économiques et de gestion ainsi que l’application des mathématiques et l’informatique aux sciences humaines et sociales sont les spécialités ouvertes pour cette nouvelle démarche, avec aussi, explique Ali Chokri, plusieurs autres offres de formation habilitées.
Cette année universitaire connaîtra aussi un renforcement du réseau des Ecoles nationales supérieures, notamment avec l’inauguration de l’Ecole nationale de la cybersécurité au niveau du pôle universitaire des sciences et technologies de Sidi Abdellah, à Alger, qui reçoit pour sa première promotion 233 étudiants.
Le premier responsable du secteur, Kamal Beddari, a en outre révélé lundi que «la nouvelle année universitaire verra la réception de 31 000 places pédagogiques et de 12 000 lits, ce qui reflète l’intérêt croissant porté aux étudiants, notamment avec le renforcement du recrutement des enseignants universitaires, outre l’augmentation de 60% du budget du secteur entre 2020 et 2024».
M. Beddadi a affirmé en outre que l’année universitaire 2024-2025 verra une amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur pour promouvoir la place de l’université algérienne.
Invité de la Télévision algérienne, M. Baddari a souligné que «l’université algérienne occupe désormais une place honorable aussi bien dans son volet pédagogique que dans celui de la recherche, ce qui exige de la préserver à travers un enseignement supérieur et un encadrement de qualité».
Il a, à cet égard, appelé la communauté universitaire à poursuivre ses efforts qui ont permis d’élever le niveau de l’université algérienne.