Coup de filet des services des Douanes au port d’Alger. 10 050 comprimés psychotropes de type ecstasy ont été saisis sur un voyageur qui arrivait de Marseille.
Cette prise a été effectuée par des agents de l’Inspection principale de contrôle des voyageurs au port d’Alger, relevant des services de l’Inspection divisionnaire des Douanes d’Alger, a précisé un communiqué de la Direction générale des Douanes. Le mis en cause a été arrêté et déféré devant la justice. Si les saisies de drogue et de psychotropes sont récurrentes à Alger, cette prise au port d’Alger reste une première.
Pour les Douanes, cette opération est le fruit de «la vigilance et la mobilisation totale des agents des Douanes algériennes pour préserver la santé et l’intégrité des citoyens et contribuer à la consécration de l’ordre public». L’ecstasy, scientifiquement appelée MDMA, est une drogue de synthèse, fabriquée dans des laboratoires clandestins.
Parmi ses effets, l’on peut citer l’anxiété, l’augmentation de la tension artérielle et du rythme cardiaque, la contraction des muscles de la mâchoire, l’euphorie et le besoin intense de communiquer par le toucher. Sa consommation pourrait entraîner une insuffisance rénale, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore une crise d’épilepsie.
Cette saisie des Douanes s’ajoute à une autre saisie record de la Sûreté nationale opérée la veille du mois sacré du Ramadhan dans quatre grandes villes du pays. En effet, le Service central de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants (SCLTIS), dépendant de la DGSN, a pu mettre en échec plusieurs tentatives de mise sur le marché d’un total de 1,6 million de capsules de psychotropes à Alger, Oran, Annaba et Ouargla.
La plus importante saisie a été opérée à Tamanrasset. Il s’agit d’une cargaison de 1,2 million de capsules de psychotropes qui allait être acheminée vers Alger. Le principal individu impliqué dans cette grosse opération de trafic de drogue est «en état de fuite en France».
Ni les services des Douanes ni la police n’ont fait le lien entre les deux opérations. Le mercredi 29 mars, les services de la police de Bouira ont arrêté deux présumés trafiquants de drogue et de psychotropes en charge de la vente de la drogue dans la ville de Bouira, selon un communiqué de la sûreté de wilaya. Il faut souligner que les saisies de drogue, essentiellement du cannabis et des psychotropes, ont substantiellement augmenté au cours de ces dernières années.
Plus de 7 millions de psychotropes ont été saisis en 2022. Un peu moins en 2021. Le fléau prend de l’ampleur et suscite de sérieuses inquiétudes au sein de la société. Pour faire face à ce désastre qui touche plus particulièrement les jeunes, l’Algérie a significativement renforcé son dispositif sécuritaire tout au long de la frontière terrestre de plus 6500 km qu’elle partage avec six pays. Elle a mis un dispositif particulier à sa frontière avec le Maroc, premier producteur de cannabis au monde, selon les rapports de l’ONU. Un pays qui emploie l’arme de la drogue pour attenter à la stabilité et à la sécurité du pays.
Mais le défi est majeur pour l’Algérie qui est entourée de pays instables qui deviennent des lits du narcotrafic. Il s’agit, entre autres, du Mali, du Niger et de la Libye. Les réseaux transnationaux du narcotrafic profitent de la situation pour faire de ces trois pays leur base arrière et expédier leurs drogues vers l’Europe en passant bien entendu par l’Algérie. La menace est encore plus grande lorsque l’on sait qu’il y a collusion entre le trafic de drogue et le terrorisme.