Depuis le rond-point à l’entrée de la cité Peupliers (Les Allemands) sur les boulevards d’Afrique de Annaba, reliant le centre-ville à la grande cité de la Plaine Ouest, la situation des trottoirs est désastreuse.
Les travaux de réhabilitation de cette voie rapide, lancés l’année dernière, ont été abandonnés, laissant un paysage lugubre plus proche des zones rurales que d’une grande ville, comme nous avons pu le constater sur place. Cette négligence des autorités locales a encouragé les automobilistes à utiliser les trottoirs pour stationner leurs véhicules en plein milieu de la route. Cette pratique est devenue courante dans cette cité, très convoitée par les habitants. Paradoxalement, la zone compte trois marchés de fruits et légumes dans un espace très restreint, dont deux sont situés sur le même trottoir. A cela s’ajoutent les vendeurs ambulants avec leurs charrettes qui occupent les trottoirs toute la journée.
«Les autorités locales semblent se préoccuper, exclusivement, de l’embellissement des cités résidentielles et de la Corniche, tandis que notre cité, la plus importante et populeuse du chef-lieu, est dans un état lamentable. En plus des routes et des trottoirs dégradés suite aux travaux, les nids-de-poule prolifèrent, et les moustiques envahissent tous les immeubles, notamment ceux de l’AADL Plaine Ouest», déplorent les habitants. Les moustiques, qui règnent en maîtres absolus dans la cité, causent des souffrances considérables. Leurs piqûres sont source de nuits blanches pour les adultes et de maladies pour les enfants, comme les encéphalites, la dengue et la fièvre. Ces insectes infestent les habitations et les espaces verts, n’épargnant personne.
L’indifférence des gestionnaires de la wilaya, notamment ceux communaux chargés de l’environnement, est à l’origine de cette situation. Chaque année, des annonces en grande pompe promettent la mobilisation d’équipes d’agents et de matériels sophistiqués pour combattre les moustiques. Cependant, ces efforts restent inefficaces, et les moustiques continuent de proliférer, été comme hiver. Les méthodes traditionnelles employées, comme l’utilisation de vaporisateurs et d’insecticides à forte odeur de gasoil, n’ont jamais prouvé leur efficacité. Pendant ce temps, les caisses des drogueries et des commerçants spécialisés dans les insecticides se renflouent. Les pastilles, les bâtonnets, les vaporisateurs et les diffuseurs électriques «made in China» se vendent comme des petits pains, obligeant les ménages déjà fragilisés par la cherté de la vie à dépenser encore plus. Ceux qui en ont les moyens se tournent vers les climatiseurs, dont les prix varient entre 70 000 et 100 000 DA, pour atténuer les désagréments. Pourtant, une solution radicale et durable semble évidente : l’assainissement.
Une campagne d’assainissement bien menée pourrait réduire significativement la population de moustiques, améliorant ainsi la qualité de vie des habitants, en particulier pendant l’été. Les enfants en bas âge et les personnes âgées, les plus vulnérables, bénéficieraient grandement de cette intervention. Il est grand temps que les autorités locales de Annaba prennent des mesures concrètes pour réhabiliter les trottoirs et lancer une véritable campagne de lutte contre les moustiques. Laisser les choses en l’état est inacceptable et témoigne d’un manque de respect pour les citoyens qui souffrent quotidiennement de cette situation intolérable.