Une stèle commémorative des massacres du 8 Mai 1945 à Guelma située au centre de la place des Martyrs fait office de dépotoir à ciel ouvert. Il faut le voir pour le croire.
L’ignominie a atteint son paroxysme au centre historique de la ville de Guelma. Il suffit de se pencher pour découvrir un amas d’immondices qui se sont accumulées dans cette stèle à trois branches dont la base devait offrir aux passants et aux nombreux fidèles de la mosquée Ibn Badis un jet-eau rafraichissant. «Mais malheureusement les services d’hygiène de l’APC de Guelma préfèrent regarder ailleurs», ont déclaré à El Watan des habitués des lieux, visiblement blasés.
En effet, c’est sur cette place du centre-ville, considérée dans la mémoire collective, comme le point de départ de l’engagement pour la libération du pays que des questions se posent d’elles-mêmes.
Qui doit-on incriminer dans cette profanation de la mémoire ? L’APC qui n’a pas fait son travail de nettoiement depuis de longues années ? Les riverains et les passants qui utilisent cette stèle comme réceptacle d’immondices ?
Ou simplement doit-on l’inscrire à l’enseigne de l’incivilité ? En attendant d’éventuelles réactions des autorités locales pour réparer l’affront. L’histoire retiendra que c’est sur cette place que les premiers martyrs des massacres du 8 mai 1945 sont tombés à Guelma.
Le 8 mai 1998, une plaque commémorative dédiée à cet évènement a été scellée pour la postérité. Le jet-eau et ses spots lumineux ont fonctionné normalement, quelques mois tout au plus depuis l’érection de cette stèle. Les pannes récurrentes, d’abord des luminaires ensuite du circuit d’eau, ont finalement eu raison du lieu. Notons enfin que la place des Martyrs est la plus ancienne de la ville de Guelma.
Sa création remonte vers la fin du 19e siècle. Une fontaine jet-eau y a été installée pour ensuite voir un kiosque à musique dont le démantèlement a été ordonné, probablement, entre 1968 et 1970. Et la suite nous l’a connaissons.