La justice britannique a ordonné l’hospitalisation en psychiatrie pour une durée indéterminée d’un jeune homme de 18 ans à l’origine d’importants piratages informatiques, dont celui de l’éditeur du célèbre Grand Theft Auto (GTA) qui avait assombri le lancement du jeu. Arion Kurtaj, 18 ans, faisait partie selon l’accusation du groupe de pirates informatiques Lapsusê, tout comme un autre adolescent d’un an son cadet qui a été jugé à ses côtés à Londres.
Son internement a été ordonné jeudi par un tribunal de Guildford, au sud de Londres, selon la police. Après un procès de deux mois, le jeune homme avait été déclaré fin août responsable de 12 infractions, notamment de piratage informatique, de chantage, de fraude et de refus d’obtempérer. Il a notamment fait chanter Rockstar Games, l’éditeur de GTA, en menaçant de «faire fuiter le code source volé pour la suite de GTA sur les forums internet», selon l’acte d’accusation.
Le site spécialisé PC Gamer avait révélé en septembre 2022 la publication d’un dossier contenant 90 vidéos de «GT A VI» sur des forums de joueurs. A travers le pseudonyme «teapotuberhacker», le pirate avait promis de «faire fuiter plus d’informations prochainement».
L’affaire s’était transformée en «bad buzz» pour Rockstar Games, ruinant complètement la stratégie de lancement du jeu, véritable machine à cash aussi populaire que décriée pour sa violence. Des psychologues ont estimé que M. Kurtaj n’était pas en mesure d’être déclaré coupable ou non coupable ; le jury devait donc seulement établir s’il avait commis les faits reprochés. Le deuxième adolescent, lui aussi membre du groupe de pirate Lapsusê, avait été reconnu coupable d’avoir piraté le fabricant de processeurs Nvidia en février 2022 avant de menacer de faire fuiter des éléments clés de l’entreprise. Il avait aussi été déclaré coupable de fraude, de chantage et de piratage. Le jeune homme de 17 ans, dont l’identité n’a pas été révélée pour des raisons juridiques, fait quant à lui l’objet de mesures de réinsertion, selon la police de la City de Londres.
«Cette affaire sert d’exemple des dangers vers lesquels de jeunes gens peuvent être tirés en ligne et les conséquences graves qu’elles peuvent avoir pour l’avenir d’une personne», a commenté la commissaire Amanda Horsburg, de la police de la City.