La troupe théâtrale de l’association du théâtre de la jeunesse de Chorfa a présenté, samedi soir, leur pièce intitulée La casa de poubelle, à la maison de la culture Ali Zamoum du chef-lieu de Bouira. Il s’agit d’une réécriture de la célèbre œuvre Al Mazbala Al Fadhila (La poubelle vertueuse), du dramaturge saoudien Abbas Al Hayek.
Selon Daoud Daou, comédien, dramaturge et metteur en scène, l’initiative est née suite à une formation qu’il avait récemment encadrée auprès des jeunes talents de la région est de Bouira. «Cette pièce est le fruit d’un travail collectif où chaque membre de la troupe a donné le meilleur de lui-même pour assurer sa réussite», dira-t-il avec fierté. Ainsi, en un temps record de seulement trois mois, tout a été mis en place pour cette production.
«La pièce a été réécrite, traduite en langue amazighe et adaptée à la réalité algérienne par Ouassim Younsi qui est aussi l’un des comédiens principaux.
En même temps, le groupe des artistes a pu facilement l’interpréter lors des nombreuses répétitions», rajoute notre interlocuteur. Sur la scène, cinq jeunes comédiens interprètent des personnages marginalisés de la société qui partagent une décharge publique comme unique foyer. Parmi eux, on retrouve un écrivain-poète, un technicien réparateur, un journaliste, un acteur et une personne ordinaire. Bien que tous issus de milieux différents, ils ont un point commun : un handicap physique ou mental qui les a conduits à une situation de précarité absolue.
A travers cette adaptation théâtrale mêlant drame social et touches d’humour, les comédiens ont su transmettre avec émotion les espoirs et les luttes de ces exclus de la société. Au-delà du simple divertissement, cette pièce de théâtre constitue également une critique acerbe de notre société qui excelle malheureusement dans la stigmatisation et la mise à l’écart de ceux qu’elle considère comme différents ou déficients.
En outre, grâce à leur belle interprétation, les comédiens ont réussi à effacer le handicap en mettant en avant l’aspect humain. «Nous sommes différents mais nous endurons tous la même misère, nous partageons le même dépotoir, soyons solidaires, unissons-nous !», est l’une des phrases phares de cette pièce d’une heure. Lors de la fin de la présentation, les comédiens ont eu droit à une longue ovation d’un public qui s’est visiblement projeté dans le destin de ces personnages touchants.