La défenseure philippine des droits humains, Leila de Lima, farouche opposante à l'ex-président Duterte (2016-2022), a été libérée sous caution lundi 13 novembre après plus de six ans de détention, a confirmé son avocat, Filibon Tacardon, dans un message à la presse.
«La libération sous caution a été accordée», a-t-il annoncé. À la sortie du tribunal, il a ajouté : «Nous sommes ravis, heureux. Madame (de Lima) a pleuré.»
L'ancienne sénatrice et ministre de la Justice avait été emprisonnée en février 2017, accusée de trafic de drogue. Ces accusations, qu'elle et des groupes de défense des droits de l'homme ont qualifiées de parodie de justice et de vengeance, ont suscité un tollé international. La militante de 64 ans était accusée d'avoir accepté de l'argent de détenus et de les avoir autorisés à vendre de la drogue pendant son mandat de ministre de la Justice (2010-2015) sous la présidence de Benigno Aquino. Deux témoins sont décédés, tandis que d'autres ont rétracté leurs déclarations, affirmant avoir été contraints d'accuser de Lima.
Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU avait conclu en 2018 que la détention de Mme de Lima était «arbitraire, étant donné l'absence de fondement légal» et que son droit à un procès équitable n'était pas «respecté». Sa libération sous caution marque un développement significatif dans cette affaire largement critiquée sur le plan international.