Depuis quelques jours, les Algériens ont constaté que le ciel est teinté de jaune ou d’orange. Une poussière jaunâtre a recouvert les voitures, le toit des maisons et même les espaces publics.
Ce phénomène météorologique, connu des régions méditerranéennes, semble de plus en plus fréquent. Il s’agit, selon les scientifiques, «de remontées de poussières sahariennes» qui a atteint même certains pays d’Europe. En cause : l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et la désertification dues au réchauffement climatique.
Le phénomène n’a rien de nouveau. «C’est quelque chose qu’on a toujours observé, surtout en automne et au printemps», expliquent les météorologistes. Lorsque les dépressions descendent très au sud, elles appellent de l’air chaud qui se charge de sable en raison des tempêtes qui surviennent dans les régions désertiques à cette période de l’année.
Ce phénomène est cependant difficile à analyser sur le temps long. Contrairement aux températures qu’on relève avec précision depuis plus d’un siècle et qui nous permettent d’observer des tendances, les poussières désertiques sont plus complexes à documenter. Concrètement, le phénomène survient lorsque plusieurs facteurs sont réunis : d’un côté, le sable du Sahara est balayé par des vents qui, à force de soulever et faire retomber les grains, finissent par les fracturer en poussières qui s’élèvent dans l’atmosphère.
De l’autre, des masses d’air passent au-dessus du Sahara, se chargent de ces poussières désertiques puis les font voyager loin de leur point d’origine. Selon l’orientation des flux, les poussières sont transportées dans plusieurs directions. La réduction des précipitations en Afrique a favorisé le soulèvement de poussières et le recul de la végétation n’arrange pas les choses.
Les remontées de sable du Sahara entraînent une augmentation des concentrations de particules fines dans l’air, dont l’effet néfaste pour la santé, notamment des plus fragiles, est largement documenté. Ces particules peuvent aggraver les allergies, en jouant un rôle irritant, mais aussi accentuer les problèmes respiratoires existant, chez les asthmatiques par exemple. Elles peuvent également entraîner des irritations des yeux, du nez et de la gorge chez l’ensemble de la population.
Quand elles restent à une assez haute altitude, il n’y a pas vraiment d’impact sur notre santé, puisque ce n’est pas là où l’on vit. Quand elles arrivent dans les plus basses couches de l’atmosphère, là où l’on vit et respire, il peut y avoir un impact sur la qualité de l’air, et donc sur la santé.
Il est crucial de rappeler les risques pour la santé liés à l’exposition aux particules. Météo Algérie recommande «d’éviter les efforts intenses pendant les périodes de mauvaise qualité de l’air».
Il est également crucial de consulter un professionnel de santé en cas de gêne respiratoire ou cardiaque, surtout pour les personnes fragiles (femmes enceintes, enfants, personnes âgées ou immunodéprimées) au niveau cardiaque ou pulmonaire.
Vague de chaleur sur des wilayas du sud jusqu’à demain
Une vague de chaleur continuera d’affecter, jusqu’à demain, plusieurs wilayas du sud du pays avec des températures caniculaires pouvant atteindre ou dépasser 49°C, a indiqué hier un bulletin météorologique spécial (BMS) émis par l’Office national de la météorologie. Placée en vigilance «orange», cette vague de chaleur affectera les wilayas d’Adrar, Timimoune, In Salah, Bordj Badji Mokhtar et Ouargla, où le thermomètre pourra atteindre ou dépasser 49°C.
La validité du BMS court de samedi à lundi. Cette canicule concernera également, aujourd'hui et demain, les wilayas d’El Oued, Touggourt, El Menia et l’est de Ghardaïa, précise la même source.