Période 2020-2024 : Regard sur le développement du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (1re partie)

17/08/2024 mis à jour: 00:39
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Photo : D. R.

«Je m’engage à redonner à l’université sa position naturelle pour participer à la prise de décision économique et politique et être la locomotive du développement et de la croissance.»

Abdelmadjid Tebboune, président de la République

Durant ce quinquennat présidentiel, le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a adopté une nouvelle stratégie de développement, en adoptant de nouveaux paradigmes envers les nouvelles technologies, la vie estudiantine, la formation et la formation par la recherche.

Cela en référence à l’engagement numéro 41 de M. Abdelmadjid Tebboune, président de la République.  La mission principale confiée au secteur est de former des compétences reconnues au service de la nation. Pour répondre, le plan d’action du gouvernement (PAG) a identifié des objectifs bien ciblés pour le secteur. Ils sont déclinés dans une feuille de route, visant particulièrement le développement des domaines spécifiques à la mission de l’université, afin de s’adapter à un environnement en constante évolution.  Pour ce faire, le secteur a mené à terme des actions réelles avec une approche rationnelle et optimale.

L’enseignement supérieur et la recherche scientifique est l’un des secteurs à évolution très rapide, en raison des avancées technologiques qui obligent une adaptation rapide. Des changements qui auront un effet direct sur la manière dont l’enseignement est dispensé et la recherche est menée.

I. Les programmes de formation et les métiers innovants

«Homogénéisation du programme de formation, notamment le changement de langues d’un palier à l’autre (programmes d’études qui combinent besoins d’employabilité et exigences de l’université, et renforcement des langues d’enseignement». 
Engagement N°38.

Les cursus de formation tiennent un rôle de grande importance dans le système national de l’enseignement supérieur. En effet, la péremption rapide des connaissances et la nécessité de les renouveler, les compléter et les approfondir concomitamment avec les progrès techniques, rendent nécessaire la conception de nouveaux programmes de formation à la fois modernes et flexibles, pour préparer le formateur et l’apprenant à renouveler et à perfectionner ses connaissances, et à créer les conditions d’une autodidaxie permanente. L’enseignement supérieur est aujourd’hui sollicité pour former en masse et en qualité les acteurs de l’économie de demain.

1. Les programmes d’études :

Dans un monde globalisé, on craint que les connaissances locales soient phagocytées par les structures de connaissances dominantes. Cette réalité devra amener à une plus grande vigilance dans la manière de définir les programmes de formation. Tout concept devra être arrêté par rapport aux objectifs nationaux de développement.

Les programmes de formation sont régulièrement révisés par les établissements d’enseignement supérieur qui proposent d’intégrer quand cela est nécessaire les éléments nouveaux d’apprentissage, de nouvelles spécialités et filières.

Il est aussi important de ne pas perdre de vue que l’émergence de nouvelles disciplines et de nouveaux domaines transdisciplinaires, multidisciplinaires ou interdisciplinaires, tendent à faire disparaitre les frontières disciplinaires des connaissances. C’est une question qui se pose avec acuité pour tout système d’enseignement supérieur.

2. Révision de l’architecture des études :

L’offre de formation est répartie sur un nombre jugé élevé de domaines de formation, réduisant ainsi à la portion congrue les possibilités d’orientation ou de réorientation des étudiants ; et c’est ce qui est décrit comme source de démotivation et d’échec dans le premier cycle.

De prime abord, il faut savoir que la segmentation de l’offre de formation par domaines favorise un enseignement plus ciblé, spécialisé et mieux adapté aux besoins des étudiants ; et c’est la nature des matières qu’il contient qui permet de réaliser les passerelles, qualité recherchée par tous les systèmes d’enseignement.

Un autre fait important et compte tenu de la structure de notre économie (98% des entreprises sont des petites entreprises), il serait judicieux de privilégier la polyvalence dans les formations plutôt que l’hyper spécialisation. C’est en tenant compte de ces réalités que le ministère a entamé une révision de cette architecture, ce qui correspond parfaitement aux instructions de M. le président de la République.

3. Renforcement de l’enseignement des sciences et technologies et le développement de métiers innovants :

Afin de renforcer la formation dans les domaines des sciences et des technologies, le réseau des écoles nationales s’est enrichi par la création durant ce quinquennat de deux écoles nationales supérieures d’agriculture saharienne à Adrar et El Oued, de l’École nationale supérieure des technologies avancées d’Alger, de l’École nationale supérieure des technologies industrielles d’Annaba et de l’École normale supérieure en sciences et technologies de Saïda.

Le réseau des universités s’est vu accroître aussi par la création d’universités de Tamenghasset, de Tissemsilt, d’Ain Témouchent et de Relizane, sur la base du centre universitaire éponyme.

Par ailleurs, la formation pour l’obtention du diplôme d’ingénieur a été renforcée avec l’habilitation de 209 formations en sciences et technologies et de 52 universités pour l’informatique et l’agronomie. Afin de répondre aux défis socio-économiques futurs découlant de l’accélération du progrès scientifique et technique et de l’émergence de nouvelles activités dans les domaines du numérique, de la robotique et de l’intelligence artificielle, des cursus de formation en informatique quantique, en grandes sécurités et en sciences humaines sont développés.

4. Documentation, nouveaux modes d’enseignement et mobilité interne :

Le décret exécutif 22-208 du 5 juin 2022 a introduit un nouveau régime de formation et d’enseignement pour l’obtention du diplôme de l’enseignement supérieur, mettant en avant des méthodes d’enseignement innovantes. La formation des ingénieurs a été aussi réhabilitée dans certains parcours.

À compter de la rentrée universitaire 2023-2024, les étudiants peuvent poursuivre une partie de leur cursus universitaire dans d’autres établissements à travers le pays, en encourageant les échanges entre le Nord et le Sud et vice-versa.La nouveauté aussi est l’adoption pour la première fois en Algérie de la validation des acquis d’expérience pour l’accès à l’université.

5. L’enrichissement du parcours de la formation doctorale :

La recherche universitaire constitue un terrain d’expérimentation de choix pour les étudiants en doctorat, une formation académique de haut niveau. Les thèmes de formation et les objectifs visés s’appuient désormais sur les préoccupations du développement national, ce qui se traduit par des projets de recherche prioritaires. Des modules transversaux et la thèse en entreprise viennent enrichir le contenu de la formation, impliquant ainsi le secteur socio-économique à l’effort du financement.

6. La formation en sciences médicale et vétérinaires :

Les études en médecine ont bénéficié de toute la bienveillance du secteur. Les activités sur cet axe de développement ont permis la création d’un domaine de formation en sciences de la santé. Celui-ci connait aujourd’hui la révision de ses programmes et de l’architecture de la formation ainsi que l’élargissement de ses infrastructures à 21 annexes réparties sur le territoire national.

Afin d’accompagner les efforts du Gouvernement à développer l’industrie pharmaceutique, vient s’ajouter la première faculté de pharmacie en Algérie (Université d’Alger 1), avec l’élargissement de ses points de formation à 15 points. Consolidée aussi par la création de nouveaux parcours de formation en pharmacie industrielle, cosmétologie, dermatologie et sciences de la normalisation.

Une refonte de la formation en sciences vétérinaires est effectuée en allongeant la durée de formation à 6 années, tout en ouvrant 7 nouveaux points de formation, portant leur nombre à 14 points de formation en sciences vétérinaires.Le secteur travail depuis 2022 sur un projet de création de l’Université des sciences de la santé.

7. Renforcement de l’usage de la langue anglaise et de la langue tamazight :

Considérant l’importance de la langue anglaise dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, il est important que cette langue soit utilisée dans toutes les activités universitaires et de recherche. 

Il est aussi primordial de renforcer la langue nationale et la langue tamazight, car aucun pays ne peut se développer avec l’usage des langues qui ne sont pas les siennes. 

Il est à noter qu’un total de 58 000 enseignants-chercheurs a subi une formation en langue anglaise pour obtenir un niveau B2 et C1 depuis le premier trimestre 2023.

Certaines actions clés ont été menées par le secteur à savoir :
- Tous les cursus de formation doctorale, ont connu l’introduction de la langue anglaise en tant que matière transversale valorisée à partir de l’année universitaire 2022-2023,
- Organisation d’une formation en ligne pour les nouveaux bacheliers de juillet à septembre 2023 et 2024 en cours,
- Encouragement des stages de courte durée à l’étranger dans la formation en langue anglaise au profit des enseignants-chercheurs.
- Enseignement des unités transversales en langue anglaise dans les domaines des technologies et des sciences sociales et humaines à partir de la rentrée universitaire 2022-2023. 
- Signature d’un accord de coopération avec le Haut-Commissariat de la langue amazighe pour renforcer l’enseignement de tamazight dans l’enseignement supérieur.

II. Les pôles d’excellence, la carte des domaines et des filières

Créer des pôles de spécialités alignées avec l’évolution mondiale des technologies et des métiers ; et aligner les cursus avec les besoins socio-économiques ainsi qu’avec les exigences en matière d’encadrement et d’infrastructures à travers la révision de la carte de formation. 
Engagements N° 41 a et c
Il s’agit en fait d’un Hub où tous les établissements de ce pôle possèdent les pré-requis indissociables, à savoir la capacité d’innover, de développer, d’intégrer, de diffuser, de s’adapter et la capacité de construire un pont entre l’université et l’entreprise. Sa création s’inscrit dans le cadre de la refonte de la carte des formations, en tenant compte des stratégies de développement des territoires en fonction de leurs spécificités respectives.

En parallèle, une refonte de cette carte a été engagée et une révision de l’architecture actuelle des études a été élaborée portant sur la réorganisation des domaines de formation, en prenant en compte l’émergence des pôles et réseaux universitaires, et le passage de la licence LMD à une licence de quatre années d’études après le baccalauréat. Ce travail sera mis en chantier dès finalisation des textes réglementaires. 

1. Création du pôle technologique de Sidi-Abdallah

La mise en exploitation de ce pôle a commencé en 2021-2022 avec la création de l’école nationale supérieure des mathématiques et de l’école nationale supérieure d’intelligence artificielle. Deux années plus tard, le pôle s’est enrichi par la création de deux autres écoles nationales de première importance, à savoir l’Ecole nationale supérieure des systèmes autonomes, et l’Ecole nationale supérieure des nanosciences et de la nanotechnologie.

Ces écoles étant destinées à la promotion de l’excellence et au développement technologique de pointe, les étudiants recrutés et les enseignants affectés dans ces écoles bénéficient de mesures de motivations exceptionnelles. 

Le renforcement institutionnel progressif du pôle est marqué par la création de l’école nationale Supérieure en cybersécurité, le centre de recherche commun avec le ministère de la Défense nationale, et deux centres de recherche en nanotechnologies et en mathématiques appliquées.

D’autres pôles sont appelés à se développer. Un projet de décret portant création du pôle technologique universitaire d’Alger est déjà engagé. Deux autres sont en cours d’études, l’un à l’Ouest et l’autre à l’Est en intégrant le grand Sud.

D’une manière générale, un pôle d’excellence est créé pour concentrer les ressources les plus modernes pour promouvoir l’excellence par une formation ciblée et une recherche de pointe pour favoriser la créativité et l’innovation.

Dans ce cadre, le pôle de Sidi-Abdallah a été doté d’un écosystème propice à l’innovation, à la recherche, à l’entrepreneuriat et à l’intelligence artificielle. Cela, en accueillant plusieurs entités de recherche et d’incubateurs appartenant à de grandes entreprises, à savoir Sonelgaz, Sonatrach, Algérie Télécom, Naftal et l’Agence spatiale algérienne.

Un data center (Data Room) est déjà installé et mis en service dans le cadre d’un partenariat entre l’Ecole nationale supérieure d’intelligence artificielle et Sonatrach. Un autre est en cours de réalisation avec l’accélérateur des affaires «a.aventure».

2. Formation et employabilité :

L’université algérienne était solidement ancrée avec une forte immersion dans le secteur économique et industriel national. Cependant, les diverses transformations qu’elle a subies, en particulier les refontes, ont dénaturé quelque peu cet ancrage. C’est dans ce cadre précis que l’effort a été dirigé. Malgré le temps réduit, l’implication du secteur dans les stratégies et actions de développement des territoires a permis une augmentation du taux de formations co-construites avec le secteur socio-économique à presque 30% de l’ensemble des offres de formation.

3. L’université entrepreneuriale et les start-ups :

L’université entrepreneuriale vise la création des dispositifs qui promeuvent l’innovation et l’entrepreneuriat, en favorisant le rapprochement de l’enseignement avec le monde extérieur.

Elle crée donc un écosystème favorable au développement et qui encourage les étudiants et les enseignants-chercheurs à adopter une approche proactive et entrepreneuriale pour créer des startups, et stimuler ainsi la croissance économique afin de répondre aux défis sociétaux.

L’université entrepreneuriale a depuis 2023 connu une lancée remarquable à en juger par les diplômes couplés avec un label de start-up pour les étudiants ayant soutenu leurs diplômes et qui se sont investis dans l’entrepreneuriat, au sein des incubateurs d’université dans lesquels ils ont traduit leurs projets innovants en projets de création d’entreprises. 

La formation universitaire a pris donc une autre facette. Il ne s’agit plus de former des demandeurs d’emplois mais de former bel et bien des créateurs d’emplois. L’effort fait auprès des étudiants pour acquérir et développer l’esprit entrepreneurial est sans précédent dans nos établissements d’enseignement supérieur.

L’ensemble des indicateurs confirment que l’université algérienne a marqué un saut qualitatif dans ce segment. L’étudiant durant son cursus peut intégrer un incubateur et développer avec ses collègues et ses enseignants l’idée de créer une start-up dès sa sortie de l’université. 

Cela devient possible grâce à la mise en place des actions et dispositifs suivants :
- «Diplôme - Start-up, Diplôme - Brevet », et de l’«étudiant 5 étoiles »,
- Création de la commission nationale de coordination pour le suivi de l’innovation et des incubateurs universitaires,
- Formations en entrepreneuriat au profit de 250 000 étudiants, et de 8 050 enseignants pour accompagner les étudiants dans le processus de création de leurs start-up et des micro-entreprises,
- la mise en place, pour la première fois à l’université algérienne, du statut de l’étudiant entrepreneur,
- l’attribution de 2200 bureaux sous forme d’espaces pour incuber les start-up au sein des établissements d’enseignement supérieur,
- l’inscription de 17.900 projets dans le cadre du dispositif « Diplôme - Start-up, Diplôme - Brevet », dont 11.141 soutenus et répartis comme suit : 656 projets portant le label «projet innovant» et transférables à une start-up, 17.244 projets transférables en micro-entreprises et 2280 demandes de brevet,
- la création de 107 centres de développement de l’entrepreneuriat, 
- la création de 55 maisons de l’intelligence 
artificielle,
- la création de 118 incubateurs universitaires, 
- la création de 94 centres d’appui à la technologie et à l’innovation,
- la création de 03 parcs technologiques (Technoparc) dans chacune des villes universitaires de Constantine, Oran et Ghardaïa, pour faciliter le travail des start-up créées par les diplômés de l’enseignement supérieur au sein des établissements universitaires.

III. La recherche scientifique

Le développement de la recherche scientifique et technologique valorise les résultats de la recherche et promeut le concept de «recherche à la demande» par des contrats entre universités, centres de recherche publics, et entreprises. Cela inclut la commercialisation des produits de la recherche aboutissant à la création de nouvelles PME, et de création de start-ups par les chercheurs et les diplômés, et aussi la création du CNRST.

Engagement N° 41.f. g.
La recherche scientifique aussi bien universitaire que sectorielle a connu une avancée considérable en matière d’innovation et de valorisation des résultats de la recherche. La formation par la recherche vient renforcer cet aspect en mettant en place des mécanismes permettant la complémentarité entre la formation, la recherche et le secteur socio-économique.

1. Les projets de recherche – Équipes de recherche – Laboratoires et valorisation :

La recherche scientifique se traduit par des projets de recherche menés dans des laboratoires par des équipes de recherche. Ce triptyque est important pour délivrer des résultats nécessaires afin d’aider les pouvoirs publics à prendre des décisions. L’activité de recherche aboutit forcément à des résultats valorisés par des publications et des prototypes.

Cette période est marquée par le lancement de 203 projets PNR, sur un total de 750 projets programmés, est-ce dans les domaines de la sécurité alimentaire (84 projets), de la sécurité énergétique (51 projets) et de la santé du citoyen (68 projets). En plus de l’adoption de 45 projets thématiques dans le dessalement de l’eau et de l’hydrogène vert.

Viennent s’ajouter aussi le nombre de 7.101 projets de recherche en formation universitaire, 62 nouvelles équipes de recherche mixtes, portant le nombre total à 74, et de 328 nouveaux laboratoires de recherche, portant le nombre total à 1 800 laboratoires, dont 20 laboratoires d’excellence.

Ceux-ci sont chargés d’exécuter des projets de recherche et de développement à impact socio-économique dont le nombre actuel est de 421 projets. Dans le cadre de la valorisation des produits de la recherche dans certains domaines stratégiques, notamment les domaines prioritaires des grandes sécurités, 45 projets innovants en partenariat avec le secteur socio-économique, ont bénéficié d’une grande attention de la part des pouvoirs publics.

L’énergie renouvelable est une énergie de substitution qualifiée de propre, prise en charge par un centre de recherche éponyme qui tient un rôle dans la transition vers un système énergétique respectueux de l’environnement. Le centre a durant le quinquennat crée un laboratoire d’étalonnage des appareils de mesure du rayonnement solaire. Il s’agit du premier du genre au niveau national et le deuxième au niveau africain. Cette invention est accréditée par l’organisme algérien d’accréditation ALGERAC conformément à la norme ISO/IEC 17025.

Aussi durant le quinquennat, les actions suivantes ont été réalisées :
- Conception d’un prototype de la 1re voiture électrique algérienne et de proposer des modèles prêts à la fabrication, 
- Conception de détecteurs de fuites de gaz, 
- Conception de modèles de drones, 
- Conception de modèles de conteneurs maritimes, 
- Conception de modèles de systèmes de traitement des eaux usées utilisant des technologies à l’ozone,
- Conception de modèles de lutte contre l’ensablement des voies ferrées et routières dans le Sud du pays, 
- Conception de modèles de fabrication de puces électroniques, de batteries au lithium et de techniques de dynamitage minier, etc.

- Proposition d’une codification des produits de recherche développés au niveau des centres de recherche pouvant être valorisés.

2. Les filiales – Fabrication – Brevetage :

L’université a décidé de confier la gestion partenariale de ses activités de recherche et d’innovation à une société de droit public ou privé. Pour ce faire, la filiale prend naturellement sa place dont le capital sera constitué par l’apport de ses différents actionnaires, dont l’université.

Jusqu’à aujourd’hui, un nombre de 236 filiales ont été créés sous forme de bureaux d’études et de 63 laboratoires de fabrication (FABLAB). Nous notons aussi l’enregistrement de 2280 demandes de brevets d’invention depuis 2022, et l’enregistrement de 11.141 projets de fin d’études soutenus, dont 1275 projets soumis à conversion en start-ups, micro-entreprises et brevets d’invention depuis 2023.

3. Les plateformes technologiques :

Une plateforme technique est un ensemble de technologies, de logiciels, de protocoles, d’interfaces et de normes qui fournit des outils et des services pour faciliter le développement et l’intégration d’applications. Dans le domaine de la recherche, elle sert comme un outil d’exploration des idées et mener des expériences dans un environnement propice. Durant le quinquennat, il a été réalisé 21 plateformes technologiques, 08 plateformes techniques pour les analyses physiques et chimiques, 02 pôles de mutualisation et une plateforme technique de développement de logiciels.

4. Le cadre réglementaire en recherche et mise en place du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies :

Cette activité à la fois normative par la promulgation de textes réglementaires, et créative par la constitutionnalisation du CNRST (Conseil national de la recherche scientifique et des technologies) destiné à devenir un vecteur de développement socio-économique à travers des relations étroites avec le gouvernement et les entreprises publiques et privées.

A cet effet, un cadre juridique a été mis en place pour la création de centres d’innovation et de transformation technologique par la promulgation du décret exécutif n° 21-549 du 30 décembre 2021, qui a abouti jusqu’à présent à la création d’un centre dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, d’une société pour la fabrication des médicaments en collaboration entre SAIDAL et deux centres de recherche.

IV. Le numérique à l’université

«La réalisation d’une transformation numérique pour parfaire la communication, généraliser l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment dans les administrations des services publics, et améliorer la gouvernance du secteur économique»

Engagement N°25
Le ministère en charge de l’Enseignement supérieur a fait du numérique son cheval de bataille conformément aux orientations de M. le président de la République. Comme objectif, faire du système de l’enseignement supérieur algérien un système inclusif qui promeut la résilience, qui développe et diffuse les connaissances et les résultats de la recherche, qui donne du sens à l’apprentissage et qui généralise l’emploi de la technologie du numérique.

1. Renforcement du numérique et amélioration du débit Internet :

Le quinquennat a vu un saut à la fois quantitatif et qualitatif de l’usage du numérique dans le secteur. Le renforcement du numérique se construit autour des stratégies telles que l’amélioration de la formation,la création et la diffusion de contenus, le renforcement des capacités numériques, le fonctionnement des outils et procédés matériels en toute sécurité, la gouvernance, l’amélioration de la formation à distance, la gestion résiliente des œuvres universitaires, etc.

À partir de septembre 2022 un schéma directeur du numérique (SDN) a été élaboré pour la numérisation du secteur (102 projets), puis en novembre 2022 d’un SDN pour l’ONOU (40 projets). Cela a permis le renforcement du système PROGRES par 60 nouvelles plateformes numérique de gestion des différents aspects liés au secteur.

Une cellule de veille technologique mise en place par le Premier ministère, piloté par notre secteur a transmis un rapport sur la question le 23 mars 2022.

Le débit Internet a été fortement augmenté dans tous les établissements du secteur :
- Augmentation du débit Internet dans les universités, passant de 100 à 300 mégaoctets,
- Augmentation du débit Internet dans l’administration centrale, passant à 1 gigaoctet,
- Augmentation du débit Internet dans les écoles supérieures, passant de 10 mégaoctets à une moyenne de 100 mégaoctets.

2. Le e-services et la rentrée universitaire à «zéro papier» :

Aujourd’hui, on prend le leadership dans le numérique et l’intelligence artificielle. De ce fait, l’université algérienne a rejoint le groupe restreint des universités mondiales où la rentrée universitaire dans tous ses aspects s’effectue en ligne, via un portail électronique de (E-services mesrs dz).

Pour la première fois la rentrée universitaire 2023-2024 a été effectuée avec «zéro papier». Toutes les étapes de l’opération sont numérisées et à distance : des inscriptions pédagogiques, délivrance de la carte d’étudiant numérique, payement des droits d’inscription, aux œuvres universitaires (transport, hébergement, restauration, etc.).

3. Le numérique à l’ONOU :

Le SDN de l’ONOU qui se résume en 4 axes stratégiques, 10 objectifs stratégiques et 48 projets, a permis la réalisation des actions clés pour une meilleurs gestion qui se traduit par les mesures suivantes :

- L’accès aux établissements et résidences universitaires est géré par un dispositif de reconnaissance faciale,
- Numérisation de la prestation de restauration universitaire en utilisant le service électronique Wallet, qui a permis d’économiser 5 061 602 557 DZD au profit du Trésor public en seulement 4 mois après son lancement en octobre 2023.
- Numérisation du transport universitaire via la plateforme « MyBus », qui a permis d’équiper 5.855 bus de dispositifs de localisation GPS, économisant ainsi 624.870.000 DZD après 3 mois seulement suivant son lancement le 10 janvier 2024.

4. Gouvernance des EES et signature électronique :

Afin d’assurer une meilleure gouvernance et une gestion administrative transparente des établissements, le secteur a mis en place le procédé de signature électronique pour la sécurisé et l’intégrité des documents. A noter aussi qu’un programme national de recherche (PNR) est lancé sur la numérisation et la gouvernance des établissements publics.

5. Enseignement à distance et incubateur numérique :

L’enseignement à distance en ligne nécessite des moyens et des équipements importants. Ceci a été fourni par une série d’actions réalisées depuis 2023, telles l’habilitation de 13 offres de formation (6 licences et 7 masters) au niveau de 12 universités dotées de tous les équipements techniques nécessaires adossées à une plateforme numérique dédiée à cet effet. En outre, un incubateur numérique a été mis en place. Il s’agit d’une structure d’accompagnement et de soutien dédiée aux startups et aux projets innovants des étudiants et des enseignants dans le domaine numérique.

6. L’université ouverte :

À mesure que l’enseignement supérieur s’ouvre, sa nature et son rôle évoluent. Outre le privé, de nouvelles formes institutionnelles sont créées pour moderniser les institutions d’enseignement. Parmi elles, l’université ouverte ou numérique. 

Ce mode d’université tient un rôle important dans la démocratisation de l’éducation en permettant à un plus grand nombre de personnes d’accéder à des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie, indépendamment des obstacles traditionnels à l’éducation formelle. Le ministère a engagé un projet de décret portant création de l’université algérienne ouverte afin de renforcer l’enseignement à distance et le développement des contenus pédagogiques numériques.

7. La politique « zéro trust » :

Dans un contexte où les risques de cyberattaques augmentent, le ministère par l’intermédiaire de sa direction des systèmes informatiques, veille sur la sécurité du système d’information PROGRES. Cette surveillance est montée en puissance et ne tolère aucune confiance.

Dans le domaine de la sécurité des données et dans un cadre plus général, le ministère a créé une école supérieure de cyber-sécurité, dont l’objectif est de donner naissance à une société numérisée dans laquelle on peut faire confiance à la technologie par la biométrie et la cryptographie. À cet égard, le partenariat lancé avec la société Huawei-Algérie en avril 2024 pour la mise en place d’un Data Center est révélateur du souci de la sécurisation des données dans notre pays.

8. Mise en place du Conseil scientifique de l’intelligence artificielle (CSIA) :

Dans le cadre du plan d’action de l’Intelligence artificielle, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises ont créé le conseil scientifique de l’intelligence artificielle (CSIA), chargé de proposer des éléments de la stratégie d’implémentation de l’intelligence artificielle dans les milieux universitaires, de recherche et d’économie. Des compétences nationales établies à l’étranger participent en tant que membres de cette instance.

V. La gouvernance

«La consécration de la bonne gouvernance constitue la pierre angulaire pour l’édification de l’Algérie nouvelle.»
La gouvernance aussi bien institutionnelle qu’universitaire détermine la vision de chaque institution contenue dans un plan de développement, ayant comme objectif de garantir un fonctionnement optimal et de répondre aux besoins et exigences de la communauté universitaire dans son ensemble.

1. Formation au bénéfice de l’éducation nationale :

Pour renforcer le système de l’éducation nationale dans ses trois cycles, le réseau des ENS s’est vu enrichir par l’ouverture des parcours de formation spécifiques en éducation physique et sportive et en langue anglaise.VD’autre part et toujours au bénéfice de l’éducation nationale, le ministère a créé et mis en œuvre l’Ecole nationale supérieure spécialisée dans la formation adaptée aux personnes sourdes ou en difficulté de communication verbale.

Les lauréats de l’école assureront les enseignements de cette catégorie d’élèves dans les collèges. Ceci marque le souci constant du gouvernement à assurer la formation inclusive de tous les enfants de l’Algérie.

2. Le capital humain et renforcement des capacités :

Le capital humain est le principal actif du pays. Il échoit à l’enseignement supérieur de renforcer les fondations de ce capital par les compétences et les connaissances. L’Algérie a formé des centaines de milliers de médecins, ingénieurs, licenciés et techniciens depuis l’Indépendance. Cependant et pour diverses considérations, une partie de ce capital a profité à d’autres pays par le biais de ce qui est communément appelé «la fuite des cerveaux».

L’enseignement supérieur continue de former de la sorte. Il lui appartient maintenant de trouver les meilleurs voies et moyens pour faire face à la dépréciation de ce capital très prisé par l’étranger.

Il est indispensable d’identifier les leviers socio-économiques les plus performants afin de les préserver en élaborant une stratégie améliorée qui rétablit ou renforce la confiance, la fierté et l’engagement envers la Nation. Ceci passe essentiellement, une fois l’étudiant devenu diplômé, par la considération due à son statut qui devra se traduire par davantage de perspectives et un standard de vie conforme.

3. L’enseignant et son importance dans la motivation :

L’enseignant-chercheur joue un rôle essentiel non seulement dans la formation, mais aussi dans la production de connaissances nouvelles, la diffusion et la valorisation des résultats de la recherche.Il est important pour lui d’identifier les capacités de l’étudiant etses différents niveaux de connaissances,afin d’adapter les mécanismes d’apprentissages en conséquence.

Ceci dit, tout en ne perdant pas de vue qu’il a en face de lui une génération d’internet qui favorise l’apprentissage par la découverte. Il doit en conséquence restructurer sa pédagogie pour permettre à l’étudiant de développer et résoudre les problèmes par lui-même.

C’est un procédé qui rend l’étudiantplus actif, plus autonome et doté de la réflexion critique dans le processus d’acquisition des connaissances.  (A suivre)

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

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