Durant le 1er semestre de l’année en cours, le volume des échanges entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis, Bahreïn, la Jordanie, le Maroc ainsi que l’Egypte a connu une hausse considérable, estimée à 10 milliards de dollars. C’est ce qu’affirme le dernier rapport de l’Institut des accords d’Abraham pour la paix, se basant sur les statistiques officielles.
Pendant qu'Israël est de plus en plus isolé sur la scène internationale et que des pays comme l’Espagne, l’Afrique du Sud, la Colombie, l’Irlande et le Venezuela, pour ne citer que ceux-là, rompent leurs relations avec l’Etat hébreux, en raison de la guerre génocidaire que l’armée sioniste mène à Ghaza depuis plus de dix mois, des pays arabes renforcent leurs échanges commerciaux avec Tel-Aviv, notamment dans les domaines sécuritaire et cybernétique, ainsi que d’autres secteurs de l’agroalimentaire et des services.
En effet, dans son dernier rapport, rendu public il y a quelques jours, l’Institut des accords d’Abraham pour la paix a examiné et analysé les statistiques officielles liées aux échanges commerciaux avec des pays comme les Emirats arabes Unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, qui ont normalisé leurs relations avec Israël entre septembre et décembre 2020, le Kosovo, une nation à majorité musulmane qui a établi des relations avec Israël en même temps, et la Jordanie et l’Egypte en tant que partenaires de pays hérités d’Israël.
Se basant sur les données du bureau israélien des statistiques, l’Institut a révélé que «malgré les tensions géopolitiques, les accords d’Abraham ont survécu, et les relations diplomatiques et commerciales ont continué», affirmant en outre que «de nouveaux sommets» ont été atteints durant le 1er semestre de l’année en cours avec un volume estimé à 10 milliards de dollars.
Selon le rapport, les échanges commerciaux entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis ont dépassé le milliard de dollars (1,66 milliard) durant le 1er semestre de 2024, soit une hausse de 7% par rapport à la même période de l’année précédente. Rien qu’au mois de juin dernier, le volume de ces échanges a dépassé la barre des 271 millions de dollars (271,6 millions), enregistrant ainsi une hausse de 5% par rapport au même mois de l’année 2023.
Avec Bahreïn, Israël a enregistré, durant le mois de juin dernier, un volume commercial de 16,8 millions de dollars, soit une augmentation de 740% par rapport à juin 2023, et durant les six premiers mois de l’année en cours, ce volume a atteint 70,5 millions de dollars, avec une hausse de 879% par rapport à la même période de l’année précédente.
Le rapport de l’Institut des accords d’Abraham pour la paix a également révélé que le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et Israël, a lui aussi connu une hausse à trois chiffres durant le mois de juin et pendant les six premiers mois de l’année 2024.
Ainsi, le volume des échanges de juin dernier entre Rabat et Tel-Aviv a atteint 8,5 millions de dollars et enregistré une augmentation de 124% par rapport à celui du même mois de l’année 2023. Ce volume a dépassé les 53 millions de dollars (53,2 millions) durant les six premiers mois de l’année 2024, qui a connu une hausse de 64% par rapport à la même période de l’année précédente.
«Maintenir l’élan positif»
Les données du même rapport font état d’une courbe ascendante en matière de volume des échanges commerciaux entre l’Egypte et Israël, avec 35 millions de dollars durant le mois de juin 2024 seulement, soit une augmentation de 29% par rapport au même mois de 2023 et 246 millions de janvier à juin 2024, soit une hausse de 53% par rapport à la même période de l’année précédente.
L’Institut évoque cependant une baisse des échanges avec la Jordanie, atteignant 35 millions de dollars en juin 2024, enregistrant ainsi une régression de 14% par rapport à juin 2023. La même tendance a concerné le volume des échanges du 1er semestre 2024. Ce dernier a atteint 213,8 millions de dollars, soit 16% de moins que durant les premiers six mois de l’année 2023.
Dans ce rapport, il est question de «présenter et d’analyser les données disponibles sur les relations des accords d’Abraham, d’examiner l’impact de la guerre et faire de nombreuses recommandations pour renforcer la coopération mutuellement bénéfique».
Selon l’Institut, 24% des exportations israéliennes de défense en 2022 étaient à destination des pays ayant normalisé leurs relations dans le cadre des accords d’Abraham, atteignant un volume d’environ 3,013 milliards de dollars.
«Ce robuste commerce de défense entre Israël et d’autres pays signataires des accords s’est poursuivi en 2023 et en 2024», citant le nombre record des visites des officiels israéliens à ces pays, dont le Maroc et les Emirats arabes unis (EAU), en notant que «même avant le déclenchement de la guerre, le commerce d’Israël au cours des neuf premiers mois de 2023 était en baisse de 12%, tandis que le commerce d’Israël avec les pays ayant signé les accords d’Abraham ont augmenté de 24%.
Les données du quatrième trimestre de 2023 indiquent que la guerre n’a pas eu d’impact significatif sur le commerce. Tandis que le commerce global d’Israël au quatrième trimestre de 2023 a chuté de 18% (…)». Et de relever en outre que «les statistiques commerciales officielles n’incluent pas (…) les exportations de gaz et d’eau, le commerce de la défense et services, logiciels et cyber».
Selon l’Institut, «les exportations israéliennes de gaz naturel vers l’Egypte, de gaz et d’eau vers la Jordanie sont estimées à plus de 2 milliards de dollars et celui lié à la défense et la cybersécurité avec les pays ayant normalisé dans le cadre des accords d’Abraham ont atteint 10 milliards en 2023».
Selon l’Institut, «malgré les tensions et les désaccords, les autorités des pays signataires des accords d’Abraham ont affirmé la poursuite de leur engagement envers ces accords historiques (…), la guerre a eu un impact fortement négatif sur l’opinion publique régionale vers Israël, tout en ralentissant les progrès vers la normalisation israélo-saoudienne».
Pour lui, «un engagement fort des Etats-Unis et d’autres partenaires sera nécessaire pour maintenir l’élan positif». Il est à rappeler que les accords d’Abraham, négociés par les Etats-Unis constituent un accord conjoint entre Israël, Bahreïn et les EAU, visant à normaliser les relations, signé en août 2020, puis par le Soudan et le Maroc, des pays qui ont rejoint l’Egypte et la Jordanie qui avaient paraphé un accord de paix avec l’Etat hébreu, respectivement en 1979 et 1994.
Appel à la protection de l’hôpital Al Aqsa
Les autorités sanitaires à Ghaza ont appelé, hier, la communauté internationale à protéger l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa après de nouveaux ordres d’évacuation lancés par l’armée sioniste à l’est de la ville de Deir Al Balah.
Le ministère de la Santé palestinien à Ghaza a déclaré, dans un communiqué, qu’à «la lumière des opérations militaires (sionistes), qui se rapprochent de l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa (centre), nous appelons toutes les institutions internationales compétentes à prendre des mesures nécessaires pour protéger l’hôpital, le personnel médical et les patients qui s’y trouvent».
Et d’ajouter : «L’hôpital est rempli de centaines de patients et nous n’avons aucune alternative ni aucune autre option.» L’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa est situé à l’est de la ville de Deir Al Balah et à proximité des nouvelles zones d’évacuation que l’armée sioniste a imposées de force aux citoyens.
Hier, l’armée d’occupation a ordonné aux habitants et aux personnes déplacées d’un certain nombre de villes de Deir Al Balah d’évacuer. Les forces d’occupation sionistes poursuivent leur agression contre la bande de Ghaza, par voies terrestre, maritime et aérienne, depuis le 7 octobre 2023, faisant 40 173 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants, et 92 857 blessés, tandis que des milliers de victimes se trouvent toujours sous les décombres.