Pendant que les Ghazaouis sont broyés par la machine de guerre génocidaire à Ghaza, les Palestiniens de Cisjordanie occupée font face à des offensives militaires violentes, des campagnes d’arrestation systématiques à grande échelle et à l’extrême violence des colons qui multiplient les assauts contre l’esplanade de la mosquée d’Al Aqsa.
Alors qu’Israël poursuit sa guerre génocidaire contre Ghaza, la situation dans les territoires palestiniens occupés reste explosive et fait craindre le pire. Après l’offensive militaire contre les villes de Jenine, Tubas, Tolkareem qui a fait près d’une trentaine de morts et la destruction de plusieurs habitations, de vives tensions pèsent sur la région, soumises à des attaques quotidiennes des colons juifs extrémistes et à l’intensification des opérations d’incursions, de perquisitions et d’arrestations, par l’armée d’occupation.
Après avoir tué plus de 250 humanitaires à Ghaza, dont plus de 200 travailleurs de l’Unrwa, les forces sionistes ont exécuté un fonctionnaire de cette agence onusienne qui aide les réfugiés palestiniens à survivre au nord de la Cisjordanie. Le premier employé de l’Unrwa a être tué depuis plus d’une décennie en Cisjordanie, Sofiane Jaber Abde Jawwad, a été mortellement abattu, samedi dernier, par un sniper embusqué, alors qu’il se trouvait sur le toit de sa maison, dans le camp de Faraa.
Il est le septième employé après les six autres, assassinés en l’espace de 4 jours, après que six membres du personnel de l’Unrwa, tués mercredi dernier par une frappe aérienne contre l’école al-Jaouni gérée par l’agence onusienne à Nuseirat, à Ghaza. Pendant que l’employé de l’Unrwa était exécuté, des centaines de personnes en deuil enterraient en Turquie, la militante américano-turc, assassinée par l’armée israélienne, en Cisjordanie, lors d’une manifestation contre des colons extrémistes.
Hier, des dizaines de ces colons, ont pris d’assaut les cours de la mosquée Al-Aqsa à Al Qods occupée, sous une protection policière israélienne.
Selon le site d’information palestinien Qudspress, les assaillants sont entrés par la porte Mughariba, en groupes successifs, exécuté des rituels talmudiques et effectué des visites provocatrices dans les cours de l’édifice religieux, assiégé par l’armée d’occupation depuis le 7 octobre dernier à travers la restriction de l’accès aux fidèles, l’installation de barrière métalliques et l’interpellation des fidèles avant même leur arrivée sur les lieux.
En onze mois, plus de 46 293 colons juifs extrémistes ont pris part à ces assauts Selon un décompte de l’autorité religieuse de la mosquée, 46 293 colons juifs extrémistes ont pris part à ces opérations d’assaut, du 7 octobre 2023 au 8 du mois en cours.
A l’aube de la même journée, d’autres groupes de colons accompagnés par les forces de sécurité israéliennes, ont attaqué une maison résidentielle à Al-Tur, en Cisjordanie occupée, sous prétexte de l’avoir acheté auprès de son propriétaire qui vit aux États-Unis d’Amérique.
72 têtes de cheptel empoisonnées
Selon l’agence palestinienne Wafa, «les forces d’occupation se sont déployées en grand nombre dans la rue «Al-Khalwa» à Al-Tur, lors de leur assaut sur l’appartement et de leurs travaux de changement des serrures, d’installation de caméras et de pose de câbles».
Dans la région d’Al Marajat, au nord-ouest de la ville d’Ariha (Jericho), des dizaines de colons ont pris d’assaut une école et attaqué avec violence des étudiants et des membres du personnel éducatif. Citant des sources locales, l’agence QudPresse a affirmé que «des colons armés ont pris d’assaut une école primaire, battu les étudiants et les enseignants avant de les arrêter, provoquant la panique et la peur parmi les citoyens, particulièrement les femmes et les enfants présents en grand nombre sur les lieux».
Dans une déclaration à la presse locale, le Croissant rouge palestinien a déclaré que ses équipes ont pris en charge trois personnes victimes d’agression par des colons et les ont évacuées vers l’hôpital. Pendant que les Palestiniens faisaient face à ces attaques, l’armée d’occupation a procédé à l’arrestation de 20 personnes toujours en Cisjordanie, dont un enfant et d’anciens prisonniers.
Dans un communiqué, l’«Autorité des prisonniers et ex-détenus», affilié au gouvernement de Ramallah, et le «Club des prisonniers palestiniens», une ONG de défense des droits de l’homme basée à Ramallah, publié hier, ont déclaré que «les opérations d›arrestation ont été réparties dans la majorité des gouvernorats de Cisjordanie», précisant qu’«au cours de cette campagne», qui se poursuit toujours «les forces d’occupation ont mené des incursions massives, accompagnées d’attaques et de menaces contre les détenus et leurs familles, de saccage et de la destruction des maisons des citoyens palestinien». Signé conjointement, le communiqué a affirmé aussi que depuis le début de la guerre génocidaire contre Ghaza, «les forces d’occupation israéliennes ont arrêté plus de 10 700 citoyens palestiniens de Cisjordanie, y compris à Al Qods».
Selon les deux organisations, «ces campagnes d’arrestations s’inscrivent dans le cadre de l’agression globale lancée par l’occupation contre notre peuple(…) Elle constitue aussi des actes de représailles qui entrent dans le cadre du crime de punition collective» et noté par ailleurs que «ces opérations d’arrestation systématiques sont utilisées par l’occupation, pour saper tout cas de résistance».
Dimanche dernier, 72 têtes de cheptel appartenant à des nomades palestiniens ont été empoisonnées par colons au nord de Ariha (Jericho).
Cette escalade de la violence en Cisjordanie ne cesse d’inquiéter l’Onu, dont le Conseil de sécurité s’est réuni hier pour débattre de l’aide humanitaire qui s’est réuni, hier, faut-il le préciser, en milieu d’après-midi, pour débattre de la situation humanitaire en Palestine et la mise en œuvre de sa résolution (27/20) de décembre dernier, qui ordonne «l’acheminement urgent et immédiat» de l’aide humanitaire.
Au programme des exposés de Sigrid Kaag, la coordinatrice en chef des affaires humanitaires et de la reconstruction à Ghaza, sur la mise en œuvre de la résolution du Conseil et de Joerge Morreira Da Silva, directeur exécutif du Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets, chargé d’activer et de gérer le mécanisme prévu par la résolution 27/20.