Un nouveau mode de gestion des affaires locales est en train d’être mis en œuvre par l’administration publique qui favorise dans sa démarche un contact direct avec les citoyens dans leur espace de vie.
Un cadre de dialogue est mis en place et réunit, dans un même élan de construction et de concertation, les habitants, les élus locaux et les pouvoirs publics. Cette dynamique observée dans plusieurs wilayas et qui ne manquera pas de porter ses fruits à terme bénéficie actuellement d’une relative visibilité à travers les canaux de communication du département gouvernemental.
Une mise en exergue appuyée de ces initiatives leur conférera une valeur pédagogique en direction de la société, des assemblées élues et des responsables en charge des services déconcentrés de l’Etat.
Il apparaîtra aux yeux de tous, avec une plus grande résolution, que la quête du développement n’est pas une posture, mais une culture, et fixe un objectif commun à atteindre par la conjugaison des actions entre tous les acteurs de la vie locale et non la reproduction des lignes de fracture ou d’opposition qui ont longtemps inhibé la gestion des collectivités.
Des cycles de formation ont été organisés ces dernières années à l’attention des présidents d’APC dans une école d’administration de très haut rang, mais l’impact réel n’a pas été évalué et le bilan reste confidentiel. L’on a vu des maires passer sans transition des pupitres de l’ENA à la dissolution ou la suspension de leur APC, sans autre forme de procès.
La raison évidente est la coupure totale vis-à-vis de la société et entre les élus de la même assemblée. Si la capacité d’écoute et d’interaction est réduite à néant, il n’y aura aucune possibilité d’engager la moindre opération de développement, qui demeure pourtant la vocation et la mission des assemblées élues et des collectivités locales.
Les éléments d’une gouvernance rénovée sont désormais délivrés sur le terrain de la gestion et au contact de la population à laquelle est destinée, au final, la teneur des programmes d’investissement décidés par les autorités centrales. Le nouveau paradigme du développement évacue l’essentiel des anciennes habitudes qui avaient été longtemps et inconsidérément cultivées et banalisées.
Dans un passé pas très lointain, il arrivait qu’une APW décide de réclamer le «départ» du wali, ou qu’un comité de quartier lance un «préavis» de fermeture d’APC. L’administration était alors confinée dans ses bureaux, les élus en conclave permanent, et la population souvent dans la rue.
Une configuration qui a largement montré ses limites au point où il faut encore présentement enregistrer en grand nombre les requêtes des habitants demandant la réalisation d’un tronçon d’assainissement, la rénovation de la conduite d’AEP et la mise en service effective de l’unité de soins.
Tout en prenant connaissance de ces lacunes qui commandent une prise en charge urgente, les autorités initiatrices de ces séances de travail de proximité déploient un effort pédagogique supplémentaire dans le sens de la bonne gestion et de la préservation des structures nouvellement mises à la disposition de la population.
Il s’agit de ne pas reproduire les travers de la gestion passée où l’on livrait et on laissait à l’abandon des bibliothèques dans toutes les communes et des centaines de locaux commerciaux dans des localités déshéritées.
Le défi est d’impulser une dynamique de développement pérenne et d’assurer une planification probante des investissements publics, afin de les faire coïncider avec les attentes citoyennes. L’amélioration du cadre de vie local balisera un essor socioéconomique global dans le pays.