Après des décennies d’oubli et de marginalisation, la mosquée de Sidi Ghanem, dans la vieille ville de Mila, bénéficiera enfin d’un «vrai» projet de réhabilitation, après les multiples tentatives de restauration menées auparavant et qui ont été vivement contestées par les spécialistes, car ayant dénaturé l’aspect architectural de ce site historique.
L’opération a été annoncée, lundi, par la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, en visite dans la wilaya de Mila. Cette dernière a révélé qu’un appel d’offres national vient d’être lancé pour le choix de l’entreprise qui sera chargée des travaux pour un montant de 124 millions de dinars, alors que toute l’opération (étude et réalisation) a bénéficié d’un montant de 140 millions de dinars.
Pour l’histoire, la mosquée Sidi Ghanem du nom d’un imam fatimide qui y a officié a été construite en l’an 55 de l’hégire, correspondant à l’an 675, par Abu El Mouhadjir Dinar chargé par les Omeyyades de mener la conquête de l’Afrique du Nord. Elle est de ce fait la première mosquée construite en Algérie. La visite de la ministre a été l’occasion pour lancer une opération de restauration urgente au profit du patrimoine protégé de la vieille ville de Mila, après l’adoption du plan de sauvegarde, surtout que des pans entiers de ce site connaissent une sérieuse dégradation.
Un plan qui a été doté d’une enveloppe de 200 millions de dinars. On retiendra également qu’une étude a été lancée pour la protection des sites archéologiques situés dans les communes de M’chira et d’Ouled Khlouf. Des exemples parmi tant d’autres qui attendent d’être dépoussiérés dans une wilaya qui demeure parmi les plus riches en vestiges historiques et archéologiques.
Profitant de cette visite, des habitants de la ville de Ferdjioua, qui se sont exprimés sur le site officiel de la wilaya, n’ont pas manqué de s’interroger sur le sort de Ksar El Agha, construit à l’époque turque et qui a besoin, selon eux, d’être préservé contre les aléas du temps.