Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a plaidé, jeudi à Accra (Ghana), pour une nouvelle vision stratégique du partenariat entre l’Union africaine (UA) et les différents acteurs internationaux.
Dans son allocution sur la clause relative au rapport du Comité des représentants permanents (Corep), lors des travaux de la 45e session du Conseil exécutif de l’UA (18-19 juillet), M. Attaf a souligné la nécessité de «conférer à ces partenariats une vision stratégique globale à même de préserver notre dignité et notre souveraineté et de défendre nos intérêts et nos priorités». Le ministre a, dans ce cadre, réaffirmé le soutien de l’Algérie à la mouture de février 2023 définissant la politique et le cadre stratégique des partenariats, insistant sur l’impératif de consacrer l’UA comme partie essentielle dans tous les partenariats en place ou futurs.
M. Attaf a également affirmé que l’organisation et le cadre actuels du réseau de partenariats établis par l’Union africaine avec le monde extérieur «portent préjudice à la crédibilité de notre organisation continentale, d’autant que ce réseau de partenariats ne cesse de s’étendre ces derniers temps sans que nous, en tant qu’Etats membres, n’ayons notre mot à dire».
Un véritable partenariat doit reposer sur les principes de l’égalité souveraine, du respect mutuel et des intérêts communs, a-t-il soutenu, ajoutant que ses objectifs doivent être définis d’un commun accord. «Qu’en est-il de ces principes, lorsque 55 Etats sont invités à se réunir avec un seul Etat ? Qu’en est-il de ces principes lorsque le pays hôte définit, de manière unilatérale, les conclusions de la réunion sans écouter les avis de ses invités africains ? Qu’en est-il enfin de ces principes, lorsqu’on nous considère comme étant à la merci de ce que décident les donateurs ?» s’est interrogé le ministre des Affaires étrangères.
Déplorant le blocage que connaît le projet de politique et de cadre stratégique, M. Attaf a tenu à rappeler que ce projet a vocation à régir les partenariats établis par l’UA avec les différents acteurs internationaux (pays et communautés régionales). Ce qui est d’autant plus regrettable, ajoute le ministre, c’est que ce blocage est dû à «la volonté de certains de consacrer la politique d’exclusion, ou plutôt l’exclusion d’un membre fondateur de notre organisation en empêchant sa participation à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique-Ticad».
Réaffirmant la position de l’Algérie, pour qui une telle logique n’a pas sa place au sein de l’UA, M. Attaf a rappelé que cette organisation «a été créée pour rassembler et non pas pour exclure, pour unir et non pas pour diviser, et pour unifier les rangs des Etats et des peuples d’Afrique et non pas pour les morceler». Aussi, «sommes-nous tenus aujourd’hui, alors que nous nous remémorons le défunt leader au parcours inspirant Kwame Nkrumah, de ne pas tourner le dos aux idéaux et aux valeurs consacrés par les sacrifices de ce dernier, avec le reste des pères fondateurs de notre organisation continentale, afin d’éclairer notre chemin vers l’intégration et l’unité», a ajouté M. Attaf.
Evoquant le dossier des questions financières et administratives, le ministre des Affaires étrangères a affirmé la nécessité d’intensifier les efforts collectifs pour assurer un autofinancement durable de l’organisation continentale avec des ressources africaines et «garantir ainsi l’indépendance de ses positions et la souveraineté de ses décisions».